Vivendi Universal, empire sous surveillance

Après les attaques subies par le titre en fin de semaine dernière (lire ci contre), la valeur Vivendi Universal rebondit légèrement. Les opérateurs s'accordent en effet pour dire qu'aux alentours de 37 euros, l'action est largement sous-valorisée au regard des capacités et positions du géant français des médias.Pourtant, en ce début de semaine, le regain d'intérêt acheteur reste peu dynamique. Le titre progresse de 1% après avoir rebondi de près de 5% vendredi. Un article du Financial Times révèle la fronde de certains responsables de VU concernant le plan de stock-options de 2 milliards d'euros prévu par Jean-Marie Messier. Un projet qui prévoit que 5% du capital de la société sera réservé pour récompenser les cadres, et qui doit être présenté aux actionnaires le 24 avril prochain. Selon le quotidien, Jean-Marie Messier souhaite que les managers tiennent le même discours que lui pour justifier, devant les actionnaires, l'augmentation du nombre d'actions réservées. Or, pour plusieurs top managers du groupe, il est trop risqué de défendre aujourd'hui un tel dossier devant des actionnaires échaudés par le destin du titre Vivendi.De fait, certains observateurs estiment maintenant que le titre subit la "décote Messier", symbole d'une défiance tenace envers le PDG du groupe et sa stratégie. Ce discrédit devrait durer au moins jusqu'au 24 avril, date de l'assemblée générale des actionnaires, sur fond d'hypersensibilité aux rumeurs qui peuvent surgir à tout moment : départ de J2M, difficultés de la déconsolidation de Vivendi Environnement et dans les télécoms en Europe de l'Est...Pourtant, Jean-Marie Messier a tenu vendredi soir sous la pression des marchés, à préciser les comptes 2001 de VU, espérant que ce "souci de transparence" supplémentaire pourrait enrayer la chute de la confiance. Il a tenté de rassurer en expliquant que "tous les efforts étaient entrepris pour atteindre un objectif de croissance interne voisin de 10% en 2002."Mais les inquiétudes de fond demeurent, suite notamment au départ de Denis Olivennes, directeur général du groupe Canal Plus (lire ci-contre). Ce dernier, avec Pierre Lescure, s'était montré en désaccord avec Jean-Marie Messier sur la faisabilité et le calendrier du redressement de Canal Plus. Le titre de la chaîne cryptée française a ouvert en légère baisse ce matin et termine la séance en baisse de 1,88% à 3,65 euros.Les actions de la galaxie Vivendi Universal (VU, VE, Canal), resteront toute la semaine sous la surveillance étroite des investisseurs, qui sur-réagiront, à la hausse comme à la baisse, à la moindre nouvelle.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.