Rumeurs de consolidation dans le tabac

Après le rachat de Reemstma par Imperial Tobacco, un pas de plus pourrait être franchi dans la consolidation du secteur du tabac. Le titre Gallaher est en effet en hausse ce matin à Londres (+4,96%, à 682,25 pence) sur des rumeurs d'OPA de la part de son compatriote British American Tobacco (BAT).C'est le journal Business qui, dans son édition de dimanche, a évoqué cette possibilité. Les sources citées parlent d'un prix de 800 à 900 pence par titre. Ce qui, en moyenne, valoriserait Gallaher à quelque 5,3 milliards de livres (8,5 milliards d'euros). BAT, qui possède les marques Lucky Strike, Dunhill et Pall Mall, pourrait ainsi compléter sa présence géographique puisque Gallaher est surtout implanté au Royaume-Uni.En revanche, cette hypothèse éloignerait la possibilité d'une offre de BAT sur le franco-espagnol Altadis. Cette éventualité était en effet souvent évoquée (voir ci-contre), depuis qu'Altadis a jeté l'éponge pour le rachat d'Austria Tabak et de Reemstma, lequel a été repris par Imperial Tobacco. Du coup, Altadis, avec ses 95% de flottant, est devenu "une cible alléchante, d'autant que le groupe détient la marque Gauloises Blondes en forte croissance en Europe de l'Ouest", notait récemment Virginia Hééribout de CDC-Ixis Securities, dans un entretien à La Tribune (voir ci-contre).Dans ce secteur où la consolidation devient un nécessité, Altadis pourrait tout de même se retrouver de plus en plus isolé et dans une position inconfortable. Car si BAT n'en fait pas une proie, il aura de son côté du mal à jouer un rôle actif dans la consolidation du secteur, les opportunités d'acquisitions à sa portée se réduisant peu à peu. Néanmoins, la direction du groupe a récemment réaffirmé ses vélléités d'expansion. Lors de l'assemblée générale qui s'est tenue la semaine dernière, Pablo Isla, le co-président de la société, a indiqué: "les opportunités en Italie et au Maroc sont attractives, car ces sociétés sont similaires à Altadis et elles opèrent au sein de marchés qui sont proches de nous". Il est vrai que la vague de privatisation des monopoles attendue dans ces pays, comme en Turquie ou en Bulgarie, pourrait constituer un débouché pour Altadis. Allié à son potentiel de restructuration et aux perspectives de croissance des Gauloises Blondes, cela pourrait donc lui laisser quelques années de répit. Mais à plus long terme, le problème de la taille du groupe face aux géants du secteur reviendra à coup sûr au premier plan. A Paris, l'action Altadis, qui était proche de ses plus hauts annuels, cède 1,42% à 23,52 euros en clôture.
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