Guilbert, prochaine cession de PPR ?

Guilbert, la division de vente de mobilier et fournitures de bureau aux professionnels appartenant à Pinault-Printemps-Redoute (PPR), pourrait être le prochain désinvestissement envisagé par le groupe. De nombreux analystes sont d'accord pour dire que la cession du pôle vente directe de Guilbert, que Staples a racheté pour 825 millions d'euros en août dernier, n'était qu'un prélude à la vente totale du groupe. Les activités restantes génèrent un chiffre d'affaires annuel de l'ordre de 1,4 milliard d'euros. Certains observateurs financiers estiment que la vente de Guilbert en deux temps a été planifiée pour éviter une intervention de Bruxelles. Vendre la compagnie en entier aurait en effet sûrement attiré l'attention des autorités de la concurrence car Guilbert est le numéro un européen de la vente de mobilier et fournitures de bureaux aux professionnels. Contacté, PPR se refuse à commenter ce qu'il qualifie de rumeurs spéculatives. Serge Weinberg, président du directoire de PPR, a toutefois affirmé en août que la vente s'inscrivait dans l'évolution globale du groupe et que PPR examinait plusieurs options stratégiques. Le groupe américain Office Depot, concurrent de Staples, a été mentionné comme acheteur potentiel pour Guilbert. Office Depot n'a jamais caché son envie de s'étendre en Europe et serait sûrement enthousiasmé d'avoir l'occasion de damer le pion à son concurrent. Le groupe néerlandais Buhrmann a également été mentionné dans la presse. Cependant, il devrait faire des concessions importantes pour pouvoir se payer Guilbert. L'année dernière, Guilbert a racheté Corporate Express à Buhrmann, que le groupe néerlandais a été forcé de vendre pour voir son rachat de Samas approuvé par la Commission. Selon les analystes, les bénéfices qu'apporteraient une restructuration et une vente du pôle B2B de PPR sont doubles: à long terme, les activités grand public et surtout luxe devraient générer une croissance et un taux de rendement supérieurs à ceux de la branche professionnelle, même si la conjoncture actuelle n'est pas favorable. L'abaissement de la dette globale de PPR et l'amélioration de ses ratios financiers sont également deux raisons avancées. Le management de PPR a affirmé qu'il espérait revenir à un rating BBB d'ici juillet l'année prochaine, alors que l'agence de notation Standard & Poor's a abaissé la note de PPR à BBB-. Une des méthodes qui permettraient à PPR de retrouver cette note serait d'augmenter son free flow. Cette amélioration pourrait être grandement facilitée par la réduction des charges financières (donc de la dette) du groupe.
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