Le CAC repasse sous les 3.000 points

Après deux jours d'indécision, les investisseurs semblent avoir choisi la prudence en l'absence de visibilité, alors que les derniers chiffres économiques ou ceux des entreprises n'incitent pas à l'optimiste. La correction s'accentue et les intervenants qui hésitaient à vendre en espérant une poursuite du rebond, se montrent plus enclin à prendre les bénéfices engrangés au cours du rally de la semaine dernière. Principales victimes de ce phénomène, les technologiques à l'exception notable de STMicroelectronics, après des résultats dans le haut de la fourchette des prévisions des analystes.Vivendi Universal est également en forte baisse après l'annonce de la vente de VUP à Lagardère. La transaction exclut la partie américaine. Un manque à gagner qui prive le groupe de moyens dans sa contre-offensive sur Cegetel. La belle affaire de Lagardère est en revanche saluée. A signaler également, la bonne tenue de Renault, qui bénéficie des prévisions favorables de sa filiale Nissan. Le constructeur français publie ce soir ses chiffres du troisième trimestre.Dans ce contexte, le CAC termine en baisse de 4,13 % à 2.992,23 points, dans un volume d'affaires moyennement étoffé d'environ 3,4 milliards d'euros traités sur les valeurs de l'indice. Sur les autres places européennes, le Footsie cède 2,72 % en clôture à Londres et le Dax recule de 4,47 % à Francfort. Sur le marché des changes, l'euro se traite à 0,975 dollar, contre 0,9762 hier soir.Les investisseurs se montrent d'autant plus prudents que les marchés américains poursuivent leur correction. Le Dow Jones recule de 1,4 % et le Nasdaq de 0,6 %. Lucent Technologies a publié sa dixième perte trimestrielle consécutive. Enfin, la Réserve fédérale américaine doit publier son Livre beige dans la soirée. Ce document, qui fait le point sur la conjoncture des derniers mois aux Etats-Unis, sert de base de travail au conseil de la Fed pour établir sa politique en matière de taux d'intérêt.Plus forte hausse du CAC, Lagardère progresse de 6,85 % à 42,9 euros. En rachetant, par le biais de Natexis-Banques Populaires, les activités d'édition de Vivendi Universal en Europe et en Amérique latine, le groupe devient numéro trois mondial de l'édition et solide numéro un français, avec un chiffre d'affaires cumulé estimé à 2 milliards d'euros, soit 10 fois plus que Gallimard, le numéro deux. Le montant de la transaction est calculé sur la base d'une valeur d'entreprise de 1,25 milliard d'euros. A l'inverse, Vivendi Universal recule de 9,93 % à 12,07 euros. La vente de la partie américaine de son pôle d'édition risque de prendre plus de temps que prévu. VU a en effet indiqué qu'il envisage d'ouvrir le processus de cession " à un nombre plus important d'acquéreurs potentiels ", sauf si une offre " substantiellement améliorée " lui était faite d'ici au 25 octobre. Ce retard prive le groupe d'une marge de manoeuvre importante dans sa bataille pour le contrôle de Cegetel. VU a jusqu'au 10 novembre pour faire jouer son droit de préemption et payer au moins 2,6 milliards d'euros à BT pour devenir majoritaire dans sa filiale de téléphonie.Renault réduit ses gains mais avance toujours de 0,97 % à 46 euros. Sa filiale Nissan a revu en hausse ses prévisions de résultats pour l'exercice 2002-2003. Le constructeur japonais table désormais sur un bénéfice net de 490 milliards de yens, contre 380 milliards auparavant. En hausse ce matin, son concurrent Peugeot cède désormais 3,8% à 41,8 euros. Le groupe a annoncé une hausse de 5,4%, à 40,17 milliards d'euros, de son chiffre d'affaires sur neuf mois. La marque au lion précise que, au niveau mondial, ses ventes ont augmenté de 3,8% à 2,419 millions d'unités par rapport aux neuf premiers mois de 2001.A contre-courant de la tendance, STMicroelectronics gagne 4,41% à 17,75 euros. Le fabricant de semi-conducteurs a fait état d'un quasi quadruplement de son bénéfice net au troisième trimestre à 131,2 millions de dollars. Un chiffre nettement supérieur aux attentes des analystes qui tablaient en moyenne sur un résultat de 120 millions. La marge opérationnelle a atteint 11,2% sur la période, contre 3,4% un an plus tôt. Pour le quatrième trimestre, le groupe franco-italien anticipe une croissance d'environ 5% de son chiffre d'affaires. Son PDG a par ailleurs déclaré qu'il partageait les prévisions des analystes sur une croissance de plus de 10% du marché des semi-conducteurs en 2003.Pour les autres technologiques, c'est l'hécatombe, à l'image d'Alcatel (-15,75% à 3,53 euros) et de Cap Gemini (-14,46% à 20,53 euros). Lehman Brothers a réduit son objectif de cours sur la SSII de 35 à 20 euros et révisé à la baisse ses prévisions de résultats. Dassault Systèmes chute de 10,51 % à 20,52 euros. Le concepteur de logiciels a vu son bénéfice progresser de 46%, à 22 millions d'euros, soit 19 centimes par action, au troisième trimestre. Le résultat d'exploitation ressort à 121,6 millions d'euros contre 94,7 millions un an plus tôt. Les analystes interrogés par Reuters tablaient sur un bénéfice par action de 20 centimes. L'éditeur de progiciels Business Objects abandonne 17,85% à 13,02 euros après l'annonce d'une baisse de son bénéfice trimestriel à 4,9 millions de dollars, contre 9,3 millions un an plus tôt. SSSB a d'ailleurs dégradé la valeur de " surperformance " à " performance en ligne ". Enfin, Wavecom chute de 17,79% à 35,35 euros. Le fabricant de modules pour téléphones mobiles a certes fait état d'un quadruplement de son bénéfice trimestriel, mais le groupe se montre plus que prudent sur ses perspectives.France Télécom a creusé ses pertes après que le ministre de l'Economie et des Finances a annoncé la recapitalisation de l'opérateur.  Répondant à un député lors de la séance de questions à l'Assemblée, Francis Mer a indiqué que le plan de redressement concocté par Thierry Breton " sera annoncé dans les prochaines semaines " sans toutefois apporter la moindre précision sur son contenu. Le titre chute de 9,46 % à 9,48 euros.TotalFinaElf recule de 3,63 % à 132,8 euros dans le sillage de la récente correction des cours du Brent à Londres. Selon la presse, le groupe pétrolier est en passe de céder ses activités peinture au fonds américain Bain Capital pour environ 1 milliard d'euros. Pechiney perd 5,29 % à 30,95 euros. Le groupe a confirmé ce matin la conclusion d'un accord de principe prévoyant le rachat des actifs de transformation d'aluminium du néerlandais Corus. Le Français rachèterait sept usines pour un montant de 816 millions d'euros. Ces actifs représentaient en 2001 un chiffre d'affaires de 1,55 milliard d'euros. Charles-Etienne LebatardCopyright Invest
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.