"L'Etat doit garantir la dette de France Télécom"

Patrick Ollier, président de commission à l'Assemblée, souhaite entendre les associations de défense des actionnaires sur France Télécom. L'Adam a-t-elle été contactée ?Non, pas dans l'immédiat ! En attendant, j'espère surtout une réponse du ministre de l'Economie et des Finances, Francis Mer, à la lettre que je lui ai adressée voilà une dizaine de jours.Comment entendez-vous défendre les intérêts des minoritaires de France Télécom ?L'Adam entend imposer l'idée que dans cette affaire toutes les solutions et tous les moyens doivent être mis en oeuvre afin d'éviter le pire. Procéder à une augmentation de capital au niveau actuel des cours de Bourse aurait un effet dilutif désastreux, tant pour les 1.600.000 actionnaires de France Télécom que pour l'Etat, c'est-à-dire les contribuables. S'il faut réinjecter 15 milliards d'euros, mieux vaudrait le faire au cours d'introduction, par exemple par une émission d'obligations à bons de souscription d'actions. Le cours de l'action se redresserait mécaniquement aux alentours de 25 euros. Moyennant quoi l'Etat, détenteur de 600 millions d'actions, récupérerait d'emblée 9 milliards d'euros et la note à payer par le contribuable se limiterait à 6 milliards d'euros.Ce n'est pas les conditions anticipées par le marché ?Certes non ! Mais n'assiste-t-on pas ces dernières semaines à une vaste offensive des banques préparant les actionnaires au pire : une augmentation de capital entre 5 et 10 euros dont elles seraient évidemment les grandes gagnantes. Ce serait un comble que le désastre France Télécom permette finalement aux créanciers de gagner sur tous les tableaux.On est quand même très loin de ce fameux cours d'introduction ?C'est vrai, mais le cours de Bourse pourrait rapidement remonter, si l'Etat accordait sa garantie à la dette, comme je l'ai suggéré à Francis Mer et à Michel Bon. Cela permettrait aux agences de rating de relever sensiblement leur note. Ce qui favoriserait un rétablissement du cours de l'action, prendrait les vendeurs à découvert à contre-pied et permettrait à l'entreprise de renégocier sa dette.Mais Bruxelles risque fort de s'opposer à la garantie de l'Etat ?Bruxelles doit veiller au respect de la concurrence. Actuellement, France Télécom cumule les handicaps par rapport à ses concurrents : face à l'Etat vendeur de l'UMTS, il était difficile de discuter le prix. Et avec l'Etat resté majoritaire, France Télécom n'a pas pu payer ses acquisitions autrement qu'en cash, à la différence de ses concurrents. La garantie de l'Etat ne serait qu'une juste compensation aux handicaps qui lui ont été imposés.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.