D'où lui viendra ce pactole ? Des amendes dont vont devoir s'acquitter certaines banques, pour se faire pardonner leurs erreurs en matière de conflits d'intérêts dans leurs différents métiers. Une somme bienvenue, donc, mais pour quoi faire ? Les avis sont partagés. Bien entendu, certains élus à Washington verraient d'un bon oeil que les fonds servent à dédommager, d'une manière ou d'une autre, les investisseurs qui ont été grugés, et qui sont aussi leurs électeurs. Mais la somme est dérisoire, s'insurgent déjà les avocats représentant les investisseurs. Et comment prendre en compte toutes les pertes subies par ces derniers sur leurs portefeuilles ? Le projet, pour louable qu'il soit, prend effectivement vite l'allure d'un casse-tête, qui pourrait ne jamais trouver de solution, surtout s'il faut isoler les pertes directement causées par les conseils erronés des banques, des autres pertes. Du coup, certains observateurs estiment qu'il vaudrait mieux, avec l'argent du fonds, offrir un conseil juridique aux investisseurs s'estimant floués pour qu'ils défendent leur cause à leur guise. Mais tous les investisseurs malchanceux trouveront-ils un avocat ? En fait, seuls les "riches", autrement dit, ceux qui ont perdu les plus grosses sommes, auront sans doute une chance de séduire un "lawyer". Bref, l'utilisation des fonds pourrait vite devenir bien peu démocratique... Du coup, certains pensent qu'il est trop tard pour ceux qui ont déjà perdu et qu'il faut avant tout éduquer les prochains investisseurs sur les risques du métier. L'argent collecté par Eliot Spitzer pourrait donc servir à financer des programmes dans les écoles de commerce et les facultés de droit. Un investissement pour le futur en quelque sorte.D'autres, enfin, voudraient lancer une campagne publicitaire d'envergure pour prévenir les petits porteurs des dangers de Wall Street. Une idée novatrice dans la société américaine - même si les campagnes anti-tabac n'ont jamais empêcher les gens de fumer...

latribune.fr

20 Oct 2008, 6:23

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