Les firmes de Wall Street se serrent les coudes

Les maisons de courtage de Wall Street ont-elles été trop dures envers elles-mêmes ? Alors qu'à la fin 2001, une vaste majorité des analystes financiers considérait que ce secteur profiterait au premier chef d'un rebond de l'économie outre-Atlantique, force est de reconnaître que l'incapacité du marché à se ressaisir et, surtout, le climat d'affaires qui pèse sur la communauté financière américaine plombent les valeurs du secteur.L'indice Bloomberg/Wall Street affiche un recul de 9% depuis le début de l'année tandis que le S&P 500 perd pour sa part 5,5%. De son côté, l'action Merrill Lynch, à 43 dollars, a chuté de 20% depuis le 8 avril, date à laquelle Eliot Spitzer, ministre de la Justice de l'Etat de New York, a publié des documents mettant en cause la crédibilité des recommandations des analystes de la firme. Mais, alors que la SEC (Securities & Exchange Commission) est à son tour entrée en croisade contre les conflits d'intérêts potentiels entre les départements de recherche financière des banques d'affaires et leurs divisions de banque d'investissement, certains analystes affirment que la réaction du marché est exagérée. Ainsi David Trone, analyste auprès de Prudential Securities, tire-t-il la sonnette d'alarme. Il estime injustifié le fait que Merrill Lynch ait vu fondre sa capitalisation de dix milliards de dollars depuis le 8 avril alors que, selon lui, la firme ne paiera, au pire, "que" deux milliards de dollars de dédommagements à ses clients si elle est condamnée !David Trone, comme d'autres analystes, se prépare désormais au rebond des valeurs de courtage qui, à son sens, s'adjugeront jusqu'à 10% dès qu'un accord aura été trouvé entre Merrill Lynch et Eliot Spitzer. De son côté, JP Morgan vient de passer à l'achat sur Merrill Lynch, Lehman Brothers et Goldman Sachs, dont les valorisations sont désormais jugées attrayantes. Reste à savoir désormais si, dans un contexte où le métier du courtage traverse une période difficile tandis que celui de la banque d'investissement pâtit de l'absence de fusions et acquisitions, ces recommandations sont fondées ou si elles constituent plutôt un échange de bons procédés entre acteurs d'une industrie aux abois.
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