"Le baril de pétrole va revenir vers les 22 dollars"

"La Tribune". Quel est l'impact de la décision irakienne sur le marché pétrolier ?Philippe Cantelaube. Face à l'interruption des exportations irakiennes pour une durée de trente jours, il existe des capacités additionnelles de production rapidement mobilisables, localisées en Arabie Saoudite, au Koweït et au Venezuela. Elles sont voisines de 4 millions de barils/jour, soit un niveau bien supérieur aux exportations irakiennes de l'ordre de 2,5 millions de barils/jour (3 % de l'approvisionnement mondial). Et si l'Irak devait être rejointe par l'Iran et la Libye (les trois Etats exportent ensemble 7,1 millions de barils/jour), le marché pourrait encore compter sur les stocks des 26 pays consommateurs qui disposent de 4 milliards de barils de réserves (soit 563 jours de productions de ces trois Etats).Le prix actuel, autour de 28 dollars le baril, est-il pérenne ?- L'Europe et les Etats-Unis sont conscients des enjeux. Ce qui relativise le risque lié à un maintien de l'armée israélienne dans les territoires palestiniens. La flambée qui suivrait une annonce d'embargo de l'Iran et de la Libye serait de courte durée et ne menacerait donc pas la reprise économique américaine. Mais la probabilité d'une poursuite de la hausse apparaît faible et le scénario le plus probable est celui d'un retour dans la zone des 22 dollars, sachant que des achats de précaution ont déjà été réalisés par les raffineurs.Comment mettre à profit ce scénario en Bourse ?- Nous conservons une opinion neutre sur le secteur pétrolier que nous avons récemment dégradé après sa belle performance des derniers mois. Mais nous conservons nos estimations d'un cours du brent moyen de 20 dollars pour 2002, 23 dollars pour 2003 et 25 dollars pour 2005. Notre objectif reste de 189 euros pour Total Fina Elf et nous avons une opinion négative sur Royal Dutch et Repsol. Seule ENI n'a pas épuisé son potentiel. Le pétrolier italien est encore décoté avec un PER 2002 de 11, contre 16 pour le secteur, et un ratio de valeur d'entreprise rapportée à l'excédent brut d'exploitation (EV/Ebitda) de 4,7, contre 6,5 pour le secteur. La stratégie d'ENI qui privilégie un redéploiement de ses capitaux employés vers l'amont devrait réduire sa décote et offre un potentiel de hausse de 20 % de son cours d'ici la fin de l'année.
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