L'attentat commis vendredi soir contre un restaurant-discothèque de Bali, qui a fait, selon un dernier bilan (révisé en baisse pour cause d'erreur de décompte), 187 morts et plus de 300 blessés, constitue une nouvelle cause de préoccupation pour les investisseurs. Il est encore trop tôt pour mesurer précisément ses répercussions sur l'activité des compagnies aériennes et des tour-opérateurs, mais l'effet immédiat sur les cours de Bourse est très nettement négatif. Les tour-opérateurs et les groupes hôteliers sont les plus durement touchés en Bourse. A Paris, Club Med, qui perdait autour de 12% pendant la majeure partie de la journée, a terminé la séance sur un recul de 9,05%, à 18,19 euros. Plus forte baisse du SRD, l'action accuse un recul de plus de 55,6% depuis le début de l'année. Un porte-parole du Club Med a assuré à l'AFP que l'attentat de Bali n'aurait pas d'impact "significatif" sur les résultats de l'exercice 2002 et précisé que l'Indonésie représente 2% de l'offre du groupe, soit deux villages dont un à Bali. La période actuelle, relativement creuse, devrait permettre au groupe de proposer facilement des solutions de rechange à ses clients ayant initialement réservé un séjour en Indonésie. A Francfort, le géant allemand du tourisme TUI perd 6,35%, à 15,19 euros. Le groupe a annoncé avoir interrompu tous ses voyages vers l'Indonésie à la suite de l'attentat. En France, sa filiale Nouvelles Frontières a fait de même pour une semaine, tout en soulignant qu'il est "prématuré d'évaluer l'impact exact de cet attentat sur nos activités". Les voyageurs décidant d'annuler leur voyage vers une destination indonésienne seront intégralement remboursés, précise Nouvelles Frontières, qui achemine habituellement chaque semaine entre 100 et 250 personnes vers l'Indonésie. Une destination pour laquelle la demande était jusqu'à présent orientée à la hausse mais qui ne représente qu'environ 5 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel pour le groupe, soit environ 3,5% de son activité globale.Les grandes compagnies aériennes européennes suivent le mouvement : Air France recule de 4,64% à 7,81 euros en clôture, tandis que Lufthansa cède 5,37% à 9,69 euros et British Airways 0,96% à 103 pence. Enfin, parmi les groupes hôteliers, Accor, dont les diverses enseignes regroupent plus de 20 hôtels en Indonésie, a abandonné 3,85% lundi, clôturant à 27,94 euros.Le mouvement de défiance à l'égard du secteur a été initié à Sydney, Bali étant l'une des principales sinon la première destination touristique des Australiens. En clôture, la première compagnie aérienne du pays, Qantas, cédait 2,5%, et le tour-opérateur Flight Centre 1,4%. Le marché australien a néanmoins terminé sur une note positive, l'indice ASX 200 gagnant 1,2%. En revanche, la Bourse de Djakarta a terminé la séance sur une chute de 10,4%, victime d'un véritable mouvement de panique des investisseurs locaux.
Les valeurs du tourisme attaquées après l'attentat de Bali
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