Condamné, le Neuer Markt n'a plus que quinze mois à vivre, au maximum. L'équivalent allemand du Nouveau marché parisien, présenté un temps comme un challenger potentiel du Nasdaq, va être sacrifié à la nouvelle organisation de la Bourse de Francfort. Deutsche Börse, l'opérateur de la place allemande, a confirmé que le Neuer Markt, lancé il y a cinq ans, serait rapidement, tout comme le segment SMAX des petites capitalisations, fondu dans deux nouveaux compartiments, baptisés "Prime Standard" et "Domestic Standard". Cette refonte des indices francfortois vise, explique Deutsche Börse, à augmenter "l'intégrité et l'attractivité du marché pour les investisseurs et les émetteurs". Les valeurs du segment "Domestic Standard" devront ainsi répondre à des critères de transparence minimaux, équivalents à ceux en vigueur sur le Marché libre parisien, tandis que celles du compartiment "Prime Standard" seront soumises à des exigences correspondant aux normes internationales : publication de comptes trimestriels aux normes IAS ou US-GAAP, présentation d'un calendrier financier, organisation au moins une fois l'an d'une conférence destinée aux analystes financiers, etc... D'un point de vue réglementaire, précise Deutsche Börse, Prime Standard remplacera donc le Neuer Markt et le SMAX, la transition s'effectuant entre le lancement du nouveau compartiment "début 2003" et la disparition des deux anciens au plus tard à la fin de la même année. Les principales valeurs de Prime Standard consitueront l'indice DAX, sans changement par rapport à la situation actuelle, tandis que seront créés un indice "Small Caps" et un "Mid Caps", qui croiseront une classification sectorielle, laquelle pourra reprendre certains des secteurs d'activité actuellement utilisés par le Neuer Markt. Lancé en avril 1997, le Neuer Markt fait donc les frais d'une mise à jour de la segmentation des valeurs comparable à celle lancée par EuroNext pour les marchés de Paris, Bruxelles Amsterdam et Lisbonne. Il est vrai que son étoile a plus que pâli depuis deux ans : l'indice Nemax 50 des cinquante premières capitalisations du nouveau marché, après avoir atteint 9.694,07 points en mars 2000, dépasse à peine les 360 points aujourd'hui. Soit une chute de plus de 96% en deux ans et demi. Sa plus grosse capitalisation, T-Online, dépasse tout juste le milliard d'euros et la cinquantième n'atteint que onze millions.Seule - petite - consolation pour les investisseurs : l'annonce de sa prochaine disparition n'a pas empêché le Neuer Markt de profiter, jeudi, du rebond général des marchés : en fin d'après-midi, l'indice Nemax 50 progressait ainsi de 2,79% à 367,90.

latribune.fr

20 Oct 2008, 6:17

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