Publicis attendu sur sa marge

"On est le seul groupe de communication qui a amélioré en 2002 son taux de profitabilité par rapport à 2001", se félicitait la semaine passée Alain de Pouzilhac, PDG d'Havas. Ces propos pourraient paraître hâtifs puisque Publicis ne présentera ses résultats que ce soir. Mais de l'avis du marché, il n'y a que très peu de chances que le groupe de Maurice Lévy soit parvenu à améliorer ses marges.Au contraire, alors que Publicis ambitionne une marge voisine des 14,1% de 2001, les analystes sondés par Reuters anticipent même une légère dégradation de la rentabilité opérationnelle du numéro quatre mondial du secteur publicitaire. Attendu en moyenne à 398 millions d'euros (+16,37%), le résultat opérationnel ne devrait en effet représenter que 13,6% du chiffre d'affaires.Outre une conjoncture tendue pour le marché publicitaire, ce tassement prévisible s'explique par l'intégration de l'Américain Bcom3, un groupe qui affiche pour l'heure une rentabilité inférieure. "Hors Bcom3, nous attendons une marge d'exploitation de 13,91%", note à cet égard Fideuram-Wargny. D'ailleurs, les observateurs étudieront avec intérêt les chiffres donnés à périmètre constant car l'exercice passé a été très nettement influencé par l'arrivée de Bcom3 dans le giron de Publicis. La publication des revenus en janvier en a fourni un exemple révélateur. Si la marge brute* a progressé de 20,2%, elle a en revanche reculé de 2,8% hors Bcom3. "Nous allons regarder en premier les résultats sous ancien périmètre pour voir comment Publicis se situe par rapport à la concurrence", confirme un professionnel.L'élargissement du périmètre (par la hausse du goodwill qu'il entraîne) devrait en outre avoir un impact sur le résultat net. C'est la raison pour laquelle le bénéfice net est attendu en-dessous de son niveau de 2001, mais en progression de 9% en excluant ces survaleurs.Enfin, l'année 2003 sera l'objet de toutes les attentions au moment où tous les groupes du secteur manifestent leur prudence: WPP attend une stagnation du marché, Havas n'exclut pas une croissance fortement négative pour le secteur et Interpublic a d'ores et déjà prévenu que son bénéfice tombera en-deçà des attentes de Wall Street. Mais dans le cas de Publicis, c'est encore une fois la marge qui retiendra l'attention. L'objectif d'atteindre 15% de marge opérationnelle au second semestre a été mis en doute par le marché à plusieurs reprises, forçant à chaque fois le groupe à répondre qu'il maintenait ses ambitions. Il devra donc le faire une nouvelle fois s'il veut ne pas décevoir les investisseurs.latribune.fr*Marge brute: plus que le chiffre d'affaires, elle est le véritable indicateur des revenus des groupes de publicité. Elle correspond au chiffre d'affaires, duquel sont retranchés les achats d'espaces.
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