Un méga plan de relance pour quoi ?

Par latribune.fr  |   |  381  mots
Le méga-plan de relance - 674 milliards de dollars sur 10 ans - de George Bush est-il vraiment nécessaire, alors que la communauté des économistes prédit, pour les mois qui viennent, une croissance du PIB de 3,5 à 4% ? Certes, chacun sait ici que le programme "pour la croissance et l'emploi" est avant tout un programme "pour la réélection de George Bush" en 2004. Et chacun sait aussi que Bush fils a été traumatisé par la défaite paternelle, attribuée à une activité économique qui n'arrivait pas, même en reprise, à créer des emplois pour les électeurs américains. D'où l'obsession du président actuel à vouloir trouver du travail aux 6% de chômeurs.Reste que les observateurs, dans les journaux américains, commencent à s'inquiéter. "Appelez-le simplement George W. Reagan" titrait BusinessWeek on-line, hier, tandis que USA Today déclarait que le "super-plan" - en référence aux sandwiches, boissons, hamburgers, baptisés super quelque chose aux Etats-Unis, "offrait un mauvais régime pour l'économie américaine". Un régime qui se terminera forcément par une obésité grandissante du déficit budgétaire.Qu'il soit néfaste pour le budget ou non, qu'il soit, même, nécessaire ou non, sera-t-il au moins efficace? Certains économistes versés dans l'Histoire font remarquer depuis quelques jours que les effets de précédents plans de relance, fondés eux aussi en grande partie sur des réductions d'impôts, ont été largement surestimés. Celui du président Ronald Reagan, en 1983 - le plus démesuré, puisqu'il a creusé le déficit au point de le porter à 6% du PIB, tandis que celui de George Bush Junior, petit bras, ne reviendrait qu'à emprunter 3% du total des richesses créées - a été lancé alors que l'économie repartait très sérieusement. Quant au plan de 231 milliards de dollars sur quatre ans de Bill Clinton, il y a tout juste dix ans, il avait été rejeté tout net par le Congrès. Pourtant, le taux de chômage se situait à 7,3% et la confiance des consommateurs était loin d'être au beau fixe. Au lieu d'accroître les dépenses sociales, Bill Clinton a finalement accru les impôts, pour juguler le déficit. On connaît le reste de l'histoire...