Lafarge juge les prévisions des analystes trop élevées pour 2002

Lafarge n'aura pas, comme l'anticipaient les consensus d'analystes, franchi la barre des 15 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2002. Il est même bien en-deçà puisque ses ventes n'ont atteint que 14,61 milliards d'euros.Bien sûr, le groupe de matériaux de construction a subi l'impact des effets de change (dollar, real brésilien et rand sud africain), pour 540 millions d'euros, soit -4,38%. Mais s'il est parvenu à afficher une croissance de 6,7% sur l'ensemble de l'année, c'est surtout grâce à l'élargissement de son périmètre (l'apport dû à Blue Circle est de 1,56 milliard). De fait, à périmètre et taux de change constants, le groupe a vu son activité afficher une légère contraction, de 0,3%.Pour les analystes, c'est le dernier trimestre de l'année qui est en cause. Ce dont est conscient le groupe qui parle de "ralentissement marqué au quatrième trimestre". Ainsi, d'après le communiqué de Lafarge, les ventes ont baissé de 3% hors effet de change et de périmètre, sur la période. Et si le groupe ne donne pas plus de détail, Aurel-Leven souligne de son côté qu'à données courantes elles se sont repliées de 14,5%, à 3,36 milliards d'euros.Et le bureau d'analystes de pointer du doigt la branche ciment (la plus importante du groupe) comme principale responsable de cette dégradation. A données constantes, le chiffre d'affaires affiche une hausse limitée à 1,2%, sous l'effet d'un repli de 3,15% sur les trois derniers mois, "alors qu'à neuf mois il était en hausse de 2,9%", remarque Aurel-Leven. Le groupe précise que c'est en Amérique du Nord et en Allemagne (où les prix ont baissé tout au long de l'année) que les ventes sont en retrait par rapport à l'an passé.Les autres branches ont elles aussi montré quelques faiblesses en fin d'année. La division "plâtre", en hausse de 7,2% sur l'année, n'a connu qu'une progression de 3,8% entre octobre et décembre. Quant au pôle "toiture", ses ventes ont reculé plus sérieusement au quatrième trimestre (-8%) que sur l'année (-5,9%).La déception est lourdement ressentie en Bourse. D'autant que lors de la conférence téléphonique tenue en cours de journée, Lafarge a estimé que le consensus des analystes, prévoyant un résultat net de 800 millions d'euros en 2002, est "trop élevé". En fin de journée, le titre plonge de 8,59%, à 58 euros.
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