Airbus compte dépasser Boeing en 2003

Boeing est en ligne de mire et devrait être dépassé en 2003: tel est le message qu'a voulu faire passer Airbus lors du traditionnel point sur son activité annuelle. Déjà, l'avionneur a marqué des points en 2002 par rapport à son concurrent américain.Si Boeing est bel et bien resté numéro un en termes de livraisons, avec 381 appareils, contre 303 pour son concurrent, force est de constater que le groupe européen a mieux résisté à la crise du transport aérien. Le repli par rapport à une année 2001 record n'est en effet que de 6,77% pour Airbus, contre 28% chez Boeing.En outre, Airbus a battu Boeing sur le terrain des commandes. 300 nouvelles commandes ont été enregistrées par Airbus en 2002, contre 251 chez Boeing. La tendance est la même si l'on tient compte des annulations signifiées au cours de l'année. Les commandes nettes se sont établies à 233 avions pour le groupe dirigé par Noël Forgeard, contre 176 seulement du côté américain.Gonflé par ces résultats, l'avionneur envisage donc maintenant, chiffres à l'appui, de ravir pour la première fois à son concurrent sa place de numéro un. Concernant les commandes d'abord, Airbus compte maintenir son avance. "Je pense qu'il y aura environ 350 commandes en 2003 et qu'Airbus en remportera un peu plus de la moitié", a indiqué à Reuters John Leahy, le directeur commercial de la société.Mais c'est surtout dans le domaine des livraisons qu'Airbus veut dépasser Boeing. Ainsi, le groupe, dont le carnet de commandes cumulé de 1.505 unités représente cinq années de production, anticipe de délivrer quelque 300 avions, alors que l'Américain ne vise pas plus de 275 à 285 livraisons.En Bourse, ces nouvelles laissent les investisseurs de marbre. En fin de journée, l'action EADS (propriétaire de 80% d'Airbus) recule de 0,84% à 10,63 euros. Il faut dire qu'en dépit du discours ambitieux d'Airbus, quelques incertitudes subsistent sur Airbus et EADS. D'abord, Noël Forgeard a indiqué qu'une détérioration de la situation économique pourrait le conduire à revoir ses objectifs. Concerant plus précisemment un conflit en Irak, il a ajouté: "si la situation perdure au-delà de février, alors nous anticipons un impact sur les livraisons".Ensuite, les opérateurs n'oublient pas que le secteur aéronautique s'apprête à traverser une période difficile. Enfin, des doutes sont apparus quant à la profitabilité. EADS a repoussé son objectif de marge opérationnelle de 10% initialement prévu pour 2004. Et, si Airbus a récemment enregistré de nombreuses commandes (notamment 120 appareils pour EasyJet), certains observateurs craignent que, compte tenu de la crise du secteur, le groupe ait quelque peu sacrifié sa rentabilité pour décrocher des contrats.
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