"Les émissions obligataires de France Télécom n'ont réglé le problème qu'à court terme"

latribune.fr- Comment peut-on expliquer la récente flambée du titre France Télécom ?Manuel Lachaux- Je crois qu'il y a quelques mois les investisseurs ont réellement cru que le groupe pouvait faire faillite, en raison du mur de liquidité qui se dressait devant lui. Par la suite, le soutien de l'Etat a crédibilisé le plan Breton. En outre, la lenteur de l'enquête de la Commission européenne sur l'avance consentie par l'Etat a laissé une marge de manoeuvre à France Télécom pour réaliser plus de 8 milliards d'euros d'émission obligataire qui lui permettront certainement d'éviter de puiser dans cette réserve.Les obligations restent tout de même de la dette...Effectivement. Ces émissions obligataires n'ont réglé le problème qu'à court terme. Elles n'apportent rien au plan de désendettement et, bien que repoussée, l'échéance d'une augmentation de capital reste un souci. L'opération sera toujours dilutive, même si son impact sera moins fort avec une action au-dessus de 20 euros qu'autour de 9 euros.Dans ces conditions, la hausse de l'action n'a-t-elle pas été exagérée ?Les niveaux de cours actuels de l'action sous-entendent une pleine confiance dans le plan de Thierry Breton. Pour les justifier, il faudrait donc que l'on n'ait que des bonnes nouvelles dans les mois à venir. Or, ce plan, que l'on ne pourra pleinement juger que dans trois ans, me semble ambitieux. On peut d'abord s'attendre à des blocages humains, les réductions de coûts nécessitant des réductions d'effectifs. Ensuite, les promesses en termes de désendettement pourraient ne pas être tenues : les cessions déjà annoncées ont été réalisées à des prix inférieurs aux attentes. Vous restez donc prudent...Pour être plus optimiste, j'aimerais avoir des éléments tangibles sur les progrès réalisés par France Télécom. Mais pour l'instant nous n'avons rien vu. En outre, même si les comparaisons au sein du secteur me semblent de plus en plus difficiles (chacun ayant des activités et des implantations très différentes) l'action France Télécom reste chère compte tenu de l'endettement du groupe, qui devrait ressortir à 69 milliards d'euros au 31 décembre 2002. Un cours de 20 euros, hors impact de l'augmentation de capital, me paraîtrait plus adapté à la situation de l'opérateur.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.