M6 porté par une possible cession de la part de Suez

Si les mauvais chiffres de l'emploi américain ont eu raison, au moins temporairement, de la hausse du marché parisien, il n'en est pas de même pour l'action M6. Parmi les plus fortes hausses du SRD au cours de la matinée, elle a continué à se distinguer dans l'après-midi pour terminer sur une progression de 9,72%, à 23,60 euros. Une hausse qui fait suite aux propos tenu la veille par Gérard Mestrallet, le PDG de Suez.Au moment où le groupe de services aux collectivités présentait un plan de restructuration, il a en effet suffi que son président évoque son intention de vendre "certains actifs dans la communication", pour que tous les regards se tournent vers la petite chaîne qui monte. Ce que confirme Charles Henri de Mortemart, analyste chez Dexia Securities. "Il est indéniable que ce sont les déclarations de Gérard Mestrallet qui font monter le titre, même si la cession est difficilement envisageable à court terme", a-t-il indiqué à l'AFP.Il est vrai qu'un désengagement de M6 serait une solution de désendettement efficace pour Suez. Compte tenu du cours actuel de la chaîne de télévision, les 37,5% détenus par Suez valent un peu plus de 1,1 milliard d'euros. Qui plus est, la chaîne reste un bel actif, capable de séduire un acquéreur. Elle a confirmé l'an dernier son rang de deuxième chaîne généraliste, chez la fameuse ménagère de moins de 50 ans. Et surtout, sa stratégie de diversification réussie lui permet d'afficher une belle santé financière. Malgré la baisse du marché publicitaire, son résultat du premier semestre 2002 a progressé de 5,8%, si l'on exclut la cession de Série Club réalisée en 2001.Néanmoins, on est encore loin d'une cession. Principalement parce que les acquéreurs potentiels ne sont pas légion. RTL Groupe, déjà propriétaire de 45,9%, n'est pas autorisé à aller au-delà de 49%. Toujours pour des raisons de réglementation, TF1 ne peut prendre plus de 10%. Et la première chaîne n'a plus besoin de M6 pour régner sur TPS. Enfin, si Pathé, le groupe de Jérome Seydoux, a souvent été présenté comme un candidat, des sources proches de la société ont affirmé jeudi à La Tribune que le groupe n'était pas intéressé.Ne restent donc plus, a priori, que deux repreneurs possibles: Lagardère, qui ne cache pas ses ambitions audiovisuelles, et Bolloré, qui cherche à investir dans un pôle de communication. Dans une note révélée par l'AFP, CIC Securities voit plutôt une reprise par Lagardère. Mais un autre problème pourrait également se poser. "Un repreneur 'industriel' comme Lagardère pourrait être refroidi par la présence d'un actionnaire fort comm RTL Group, qui veut contrôler M6", ajoute CIC Securities.C'est pourquoi, les observateurs envisagent aussi le scénario d'une vente au détail sur le marché. Mais en tout cas, rien ne devrait se produire à court terme...
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