Les statistiques américaines font plier les marchés

En l'absence de nouvelles majeures concernant la crise irakienne, la séance de jeudi promettait d'être belle. A midi, les indices européens étaient dans le vert tout comme les contrats futures sur indices américains. C'était sans compter sur les publications de statistiques américaines qui ont eu lieu au cours de l'après-midi. Une fois connus les prix à la production de janvier, le déficit commercial de décembre et l'indice précurseur du Conference Board de janvier, les marchés se sont brutalement enfoncés. Deux heures après l'ouverture de Wall Street, le Nasdaq cède 0,11%, et le Dow Jones lâche 0,7%. L'Europe n'est pas épargnée, à l'image du CAC 40 qui termine la journée sur un repli de 1,91%.Le marché des changes réagit lui-aussi. Comme à chaque mauvaise nouvelle en provenance des Etats-Unis, le billet vert cède du terrain face à l'euro. En fin d'après-midi, la devise européenne vaut 1,0819 dollar, contre 1,0794 la veille au soir.Pourtant, les investisseurs ne se sont pas montrés effrayés par la hausse des prix à la production de janvier. Bien sûr, à 1,6% (0,9% hors alimentation et énergie), elle est ressortie bien au-delà de la progression de 0,5% (0,1% hors alimentation et énergie) attendue par le consensus Reuters. Mais certains économistes ont rappelé qu'il n'y avait là rien d'alarmant. "Ce serait une erreur d'interpréter ce rebond comme un retour du risque d'inflation qui pourrait pousser la Fed à relever ses taux", a souligné Jonn Lonski, chez Moody's Investor Service, en ajoutant qu' "il n'y a pas trop de quoi extrapoler sur les chiffres de janvier".En revanche, les chiffres du déficit commercial se sont révélés beaucoup plus préoccupants. En décembre, la balance du commerce extérieur américain a en effet accusé un déficit de 44,24 milliards de dollars, en hausse de 10,6% sur celui de 40 milliards du mois précédent, selon les chiffres publiés jeudi par le département du Commerce. Sur l'année 2002, le déficit commercial a progressé de 21,5% et s'établit au niveau record de 435,22 milliards de dollars. Il était de 358,29 milliards en 2001. Le chiffre dépasse lui aussi très nettement les prévisions des économistes, qui anticipaient une réduction du déficit à 38,8 milliards en décembre. Il s'explique à la fois par un gonflement des importations, qui ont progressé de 1,7% à 125,4 milliards en décembre, et par une contraction des exportations qui ont reculé de 2,6% à 81,2 milliards.Mais c'est surtout l'indice précurseur du Conference Board pour le mois de janvier, publié à 16 heures, qui est venu porter le coup de grâce aux marchés. Après trois mois de hausse et alors qu'il était encore attendu en légère progression, il est resté stable à 111,2. Un élément ressort notamment de cette publication. La composante mesurant les attentes des consommateurs est celle qui a le plus pesé sur la statistique. Une nouvelle qui n'augure rien de bon au vu du soutien que constitue aujourd'hui la consommation pour la croissance américaine...
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