La prudence des groupes de high-tech pèse sur les marchés

Intel avait donné le ton mardi. Et jeudi soir, tous les groupes américains du compartiment technologique qui ont publié des résultats ont repris en choeur le même discours: 2002 s'est bien terminé, mais 2003 ne s'annonce pas pour autant sous de bons auspices.Bref, aucun d'entre eux n'anticipe de rebond violent. Certains voient même plutôt un léger repli. C'est le cas d'Intel, qui a annoncé que le premier trimestre 2003 sera marqué par un recul séquentiel (d'un trimestre sur l'autre) de son chiffre d'affaires. Après les 7,2 milliards de dollars du quatrième trimestre 2002, le leader mondial des micro-processeurs n'attend pas plus de 6,5 à 7 milliards de ventes à fin mars. Certes, ce repli sera notamment dû à un effet de saisonnalité, mais Intel s'est également déclaré prudent pour le reste de l'année sur le secteur. Conséquence: il a été décidé de trancher dans les investissements, qui seront de l'ordre de 3,5 à 3,9 milliards de dollars, contre 4,7 milliards en 2002.Même son de cloche chez Microsoft, où l'annonce du versement du premier dividende de l'histoire du groupe tranche avec son pessimisme pour les mois à venir et l'abaissement de l'objectif de chiffre d'affaires de 32,2-32,6 à 31,9-32,1 milliards de dollars pour l'exercice en cours (à fin juin). "Bien que nous soyons optimistes sur l'avenir du secteur technologique, nous ne nous attendons pas à voir un redressement significatif des dépenses mondiales en technologies de l'information à court terme", a déclaré le directeur financier John Conors.Plutôt que d'ajuster ses prévisions, Sun Microsystems, qui voit également l'avenir avec prudence, a quant à lui choisi de mettre tout simplement entre parenthèses son ambition d'être bénéficiaire sur l'exercice 2002-2003 (à fin juin). En outre, le fabricant de serveurs a décidé de ne plus faire de point sur ses perspectives à mi-trimestre.Dans ce contexte sombre, même ceux qui tentent d'apporter une note d'optimisme sont contraints de nuancer leur discours. Hier soir, IBM a indiqué lors de la présentation de résultats annuels flatteurs qu'il était à l'aise avec ses objectifs de début d'année. Toutefois, le groupe, qui a ajouté ne voir ni rebond du secteur ni reprise des investissements dans les technologies, n'anticipe qu'une "croissance modeste" dans le secteur.Un tel discours a naturellement refroidi les investisseurs: vendredi à New York, les actions de ces groupes ont toutes ouvert dans le rouge. Le Nasdaq cède quant à lui 2,8%, deux heures après le début des échanges. Et, comme à l'accoutumée, la méfiance du marché ne se cantonne pas aux seules valeurs américaines. En fin d'après-midi, avec -5,1%, l'indice Stoxx des valeurs technologiques européennes accuse la plus lourde chute des dix-huit secteurs recensés par la société. Paris donne d'ailleurs des exemples frappants de plongeons. Cap Gemini décroche de 6,93% à 24,98 euros, à la clôture, et STMicroelectronics lâche 6,73% à 18,56 euros.Cette déconfiture des valeurs technologiques ne fait bien entendu pas l'affaire du CAC 40. Ajoutée à la flambée du pétrole et de l'euro sur des craintes de conflit en Irak (voir ci-contre), elle met en effet un coup d'arrêt au rebond amorcé par l'indice parisien en début de mois. Sur l'année, le CAC perd désormais 0,23%.
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