La crise du secteur aérien pèse sur la Snecma

Au début de l'année, la Snecma se voulait optimiste sur ses résultats de l'année écoulée. Malgré un chiffre d'affaires en baisse de 6 % par rapport à 2001, son PDG, Jean-Paul Béchat, estimait que l'entreprise dégagerait un résultat positif pour 2002.Certes le motoriste et équipementier français annonce aujourd'hui un bénéfice net part du groupe de 106 millions d'euros pour 2002. Mais ce chiffre traduit une baisse de plus de 70 % par rapport au bénéfice de 358 millions d'euros dégagé en 2001. L'année a été rude pour le motoriste qui a du passer des provisions pour éléments exceptionnels, dont une de 155 millions d'euros, "en raison des difficultés rencontrées par certaines compagnies clientes" indique-t-il dans un communiqué sans fournir d'autres précisions.Déjà il y a un mois, concernant les moteurs d'avions, Jean-Paul Béchat notait "l'impact très net de la crise et de la baisse des cadences d'Airbus et de Boeing sur ces produits". De fait, Snecam a livré 750 moteurs CFM (principalement destinés à Airbus et Boeing), contre 1.044 en 2001.Le motoriste indique toutefois que "le résultat d'exploitation courant est en ligne avec la prévision ". Il s'établit à 621 millions d'euros, soit une marge d'exploitation de 9,5% du chiffre d'affaires, qui a reculé de 5,6%, à 6,5 milliards d'euros. Or la Snecma avait auparavant indiqué s'attendre à ce que sa marge, qui était de 10,5 % en 2001, baisse d'un ou deux points en 2002. La dette financière nette s'établit à 590 millions d'euros à la fin 2002, contre 356 millions en 2001.En outre, l'industriel souligne "la bonne tenue" de son carnet de commandes, qui s'établit à 10,5 milliards d'euros au 31 décembre 2002, contre 9,2 milliards d'euros l'année précédente. De quoi pour le groupe voir l'avenir avec une relative sérénité.2003 s'annonce bien entendu comme une année difficile. Mais la Snecma "prévoit un chiffre d'affaires globalement stable, hors événements internationaux venant aggraver la situation du transport aérien".2003, l'année des tournants pour la SnecmaPlusieurs dossier sont en jeu, qui pourraient être un réel tournant pour la Snecma. Tout d'abord, un rapprochement avec l'italien FiatAvio. Le constructeur automobile italien a officiellement fait part, la semaine dernière, de son intention de vendre sa filiale aéronautique en difficulté, ce qui intéresse le PDG de la Snecma. Ce dernier a indiqué disposer d'une réserve d'un milliard d'euros. Mais la Snecma devra trouver un partenaire italien avec lequel s'allier pour racheter Avio, car selon Jean- Paul Béchat, "le gouvernement italien a fait savoir qu'il sera attentif à ce que FiatAvio ne soit pas vendu à une société étrangère. (..) Si on veut s'intéresser au dossier FiatAvio, il sera nécessaire de trouver un partenaire italien". Il a par ailleurs ajouté que la Snecma souhaitait acquérir au moins la moitié du capital de la filiale de Fiat.Le partenaire italien pourrait être l'industriel Finmeccanica, détenu à 30 % par l'Etat italien, et dont le conseil d'administration a examiné aujourd'hui, selon l'agence Reuters, la question du rachat de Fiat-Avio en partenariat avec la Snecma. Finmeccanica a toutefois choisi de ne faire aucun commentaire sur l'ordre du jour de cette réunion de "routine", selon la porte-parole. De son côté, le groupe Fiat a également indiqué qu'il s'abstenait de tout commentaire sur les déclarations de Jean-Paul Béchat, alors que FiatAvio n'était de toutes façons pas officiellement en vente.En second lieu, l'année 2003 pourrait être celle de l'ouverture du capital du groupe. Mais là, le calendrier reste encore incertain et la Snecma n'a apporté aucune précision lors de la publication de ses résultats.
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