Trafic très perturbé jeudi dans les transports

Les usagers de la RATP devront faire face, de 4h15 jeudi à 6h30 vendredi, à de très fortes perturbations dans le trafic métro, RER et bus. Sur le réseau RER, un train sur deux devrait fonctionner - un train par heure est prévu pour Roissy - et "les interconnexions à Nanterre-Préfecture (RER A) et à Gare du Nord (RER B) sont susceptibles d'être suspendues", indique la direction de la régie. Le trafic SNCF connaîtra également des perturbations importantes sur le réseau régional Ile-de-France, avec un train sur deux en moyenne. "Il n'y a pas une volonté syndicale de blocage des trains comme lors du 18 mars dernier mais un appel à un arrêt de travail pour permettre aux cheminots et à chaque citoyen de se rendre aux manifestations de jeudi", a expliqué Jean-Louis Cornuez (Sud-rail). Dans les transports aériens, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) s'attend à l'annulation de 80% des vols au départ et à l'arrivée des aéroports français. De source syndicale on prévoit "un abattement massif de programmes" de vols. A l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, environ 30% des vols prévus initialement seront maintenus, de même qu'à Orly, selon des sources aéroportuaires. Par ailleurs, une centaine de manifestations sont prévues partout en France à l'appel de la CGT, de FO, de l'Unsa et de la FSU, et de six syndicats de fonctionnaires. Côté politique, le PS, le PCF et la LCR appuient le mouvement. Deux manifestations régionales, à Paris et à Lille, sont prévues. La colère des syndicats est provoquée par les propositions de réforme des retraites du gouvernement, qui a indiqué vouloir harmoniser les régimes public et privé d'ici 2008. Les propositions finales ne seront présentées que le 11 avril, mais au sortir d'un mois de concertation, la CGT et FO jugent les grandes lignes de la réforme arrêtées. Pour Jean-Christophe Le Duigou, le document développe "une logique tout-à-fait destructrice du système de retraites". Quant à Marc Blondel, secrétaire général de FO, il regrette "qu'aucune réponse sur des questions essentielles qui touchent directement aux éléments de la retraite future des salariés n'ait été donnée". "Ce texte est très loin des attentes que l'on a pu formuler avec les autres syndicats", a renchéri pour sa part Gérard Aschieri (FSU). Mais alors que, le 2 février dernier, un mouvement social avait rassemblé tous les syndicats, la journée de jeudi confirmera l'éclatement de l'unité syndicale. La CFDT, la CFTC et la CFE-CGC n'ont pas souhaité se mobiliser, estimant qu'une mobilisation n'était pas justifiée avant que le gouvernement ne fasse connaître ses propositions. François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, voit même dans les manifestations de jeudi le risque de "monter les salariés du secteur public contre ceux du privé". Pour lui, ces manifestations sont en effet "uniquement pour les salariés des fonctions publiques", or "la réforme des retraites est utile pour tous les salariés". Le responsable syndical considère par ailleurs que le texte que le gouvernement a remis aux partenaires sociaux "reprend mot pour mot en tous points les éléments de la déclaration commune intersyndicale de début janvier". Sur le terrain, cependant, la division est moins nette. Certaines unions départementales CFDT, CFTC et CFE-CGC se sont jointes aux appels pour environ un quart des manifestations.
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