L'Unedic creuse un peu plus son trou

La situation financière de l'Unedic n'en finit plus de se dégrader. Après un trou de 3,7 milliards en 2002, l'organisme français de gestion de l'assurance chômage devrait afficher cette année un déficit de l'ordre de 4,295 milliards d'euros. C'est ce qui ressort des chiffres publiés aujourd'hui par l'Unedic à l'occasion de la réunion de son conseil d'administration, et révélés ce matin par La Tribune (lire ci-contre).Ces chiffres sont en nette augmentation par rapport aux précédentes prévisions, établies pourtant début juillet, qui tablaient sur un déficit de 3,3 milliards d'euros fin 2003. Et pour 2004, la dégradation des prévisions est également marquée: l'Unedic mise désormais sur un déficit de 1,228 milliard d'euros, contre une prévision d'un excédent de 209 millions faite l'été dernier.La mollesse de la conjoncture en France - la croissance pourrait ne pas atteindre les 0,5% espérés par le gouvernement cette année - et l'aggravation du chômage qui en découle sont les principaux facteurs expliquant la détérioration de la santé financière de l'Unedic. Selon les prévisions de l'organisme, en effet, le marché de l'emploi devrait enregistrer, pour la première fois depuis dix ans, un repli en 2003, avec plus de 100.000 pertes nettes d'emplois salariés par rapport à 2002, soit un recul de 0,7% en glissement annuel. Une situation qui devrait certes se redresser l'année prochaine, mais lentement: la reprise de l'activité économique en 2004 pourrait susciter environ 135.000 créations nettes d'emplois. "En 2004, l'amélioration du marché du travail ne serait perceptible qu'au second semestre", précise d'ailleurs l'organisme.Rappelons qu'en 2001, l'Unedic affichait un excédent de 250 millions d'euros. Mais comme en 2002, l'exercice 2003 se caractérise par un mouvement de ciseaux classique: baisse des recettes d'un côté avec une diminution des cotisations et hausse des dépenses en raison de l'augmentation des allocations. Afin de faire face à cette détérioration de sa situation financière, l'Unedic a été contraint de recourir à un emprunt obligataire de quatre milliards d'euros. Par ailleurs, en 2004, l'application de nouvelles règles d'indemnisation devrait permettre de générer des économies.
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