L'embellie observée dans l'industrie depuis le mois d'octobre aura été de courte durée. La conjoncture industrielle va à nouveau se dégrader, comme en témoigne l'indicateur synthétique du climat des affaires dans le secteur manufacturier: il se replie légèrement à 98 en janvier, soit un point de moins qu'en décembre. Cette tendance devrait se poursuivre puisque l'opinion des patrons sur leurs perspectives personnelles de production se détériore également, passant de 7 à 0. L'Insee, qui publie cette enquête, ajoute dans son communiqué que "reflétant les incertitudes internationales, les perspectives générales de production sont en baisse". Et il est vrai qu'il faudrait faire preuve d'un optimisme forcené pour trouver dans la situation actuelle des éléments positifs. La demande étrangère est faible et promet de le rester si l'on en croit à la fois les perspectives de croissance du premier partenaire commercial de la France, à savoir l'Allemagne, et la faiblesse de l'activité aux Etats-Unis. Dans ce contexte, l'appréciation récente et continue de l'euro pourrait à terme handicaper un peu plus les entreprises françaises en rognant leur compétitivité. Les industriels français souffrent, comme leurs homologues américains, des incertitudes géopolitiques. L'attentisme qui prévaut avant une éventuelle intervention militaire en Irak mine la confiance des entreprises tout en maintenant les prix énergétiques à des niveaux élevés, renchérissant d'autant les coûts de production. Enfin, même si les Bourses semblent connaître un certain regain de forme ces derniers jours, la situation pèse aussi sur les marchés financiers et prive les groupes de sources de financement.Cette morosité ne laisse rien augurer de bon sur le plan social dans les mois à venir. Alors que la période récente a été marquée par des annonces en série de plans sociaux (Arcelor), dépôts de bilan (Metaleurop Nord) et fermetures de sites (Daewoo), il semble que l'industrie française ne soit pas au bout de ces ajustements sur l'emploi.

latribune.fr

20 Oct 2008, 0:15

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