La forte progression du chômage continue

Avec une hausse de 0,7 %, le chômage a continué à s'aggraver en janvier. Il avait déjà crû de 0,6 % en novembre et de 0,8 % en décembre. Plus encore que les retraites, le déficit public ou le dérapage continu des dépenses de santé, ce dossier constitue bien un point noir pour le gouvernement. L'évolution du chômage joue en effet à plein sur la courbe qui lie la confiance à l'investissement (toujours en berne), et à la consommation, seul moteur restant - qui tend d'ailleurs à se ralentir - d'une croissance déjà peu allante.En janvier, le chômage a totalisé 2.323.800 personnes (+ 17.000), selon les statistiques du ministère des Affaires sociales. Même si le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT), calculé différemment, est inchangé depuis décembre à 9,1% de la population active.Si aux demandeurs d'emploi de catégorie 1 (immédiatement disponibles à la recherche d'un emploi à durée indéterminée et à temps plein), qui sert de baromètre officiel, on ajoute ceux de catégorie 6 (ayant exercé une activité occasionnelle ou réduite de plus de 78 heures dans le mois), la hausse du chômage atteint même 0,9 % en janvier.Conférence nationale. Sur un an, le nombre de chômeurs de catégorie 1 a augmenté de 5,3% et celui des chômeurs de catégorie 1 + 6 a augmenté de 3,8 %. Cette aggravation intervient sur fond d'annonces de nombreux plans sociaux ou fermetures de sites industriels depuis de longues semaines. Le dernier en date concerne Matra Automobile à Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher), avec un plan social pour 900 salariés.Dans ce contexte, le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, annoncé la tenue d'une conférence nationale sur l'emploi et la formation, qui devait initialement se tenir fin février et devrait avoir lieu courant mars. Mais dès lundi, syndicats et patronat se réuniront au siège du Medef pour une séance de négociations consacrée au "traitement social des restructurations".Les perspectives de reprise d'investissement ou d'embauche ont d'autant moins de raison d'apparaître que les chefs d'entreprise restent moroses. En février, l'indice du moral des industriels ne varie pas par rapport au mois précédent, stagnant à 97, selon l'enquête mensuelle dans l'industrie de l'Insee."L'éventualité d'une guerre n'explique pas tout", note Valérie Chauvin de l'OFCE. Car "le prix du pétrole, le taux de change du dollar ou le risque d'avoir des politiques européennes restrictives participent à une incertitude générale".L'attentisme marque la période et retient les initiatives. Pour autant l'Insee refuse de dramatiser : "Les réponses des chefs d'entreprise à l'enquête de février indiquent une stabilisation de la conjoncture industrielle." De fait, le solde relatif aux stocks varie peu : 11 en février contre 13 en janvier, ce qui signifie que la tendance au stockage demeure soutenue et majoritaire. En outre, l'opinion des entrepreneurs sur leurs carnets de commandes étrangers reste stable.A l'inverse, les perspectives générales de production continuent de chuter (- 33 en février après - 31 en janvier et - 24 en décembre). Il en est de même de l'indice l'appréciation des carnets de commandes globaux (- 24 en janvier contre - 18 le mois précédent). Enfin, l'indicateur de retournement, qui tente de détecter le plus en amont possible le moment où la conjoncture industrielle se retourne, poursuit sa chute et "entre dans la zone où la probabilité d'une dégradation de la conjoncture reste élevée", notel'Insee.
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