La France échappe à la récession, selon la Banque de France

Quel a été le rythme de la croissance française au premier trimestre? L'Insee répondra à cette question demain matin en livrant sa première estimation du produit intérieur brut (PIB) pour les trois premiers mois de l'année. Mais d'ores et déjà, la Banque de France s'engage. Dans son enquête mensuelle de conjoncture, la BdF estime que l'activité a progressé de 0,2% durant le trimestre écoulé. Si ce scénario est validé demain par l'Insee, la France aura alors, contrairement à l'Allemagne et aux Pays-Bas, évité l'écueil de la récession. La menace était pourtant réelle puisqu'au dernier trimestre de 2002, le PIB s'était contracté de 0,1% et classiquement, la récession est définie comme deux trimestres consécutifs de contraction de l'activité.Les experts de la Banque de France, qui s'appuient sur des enquêtes auprès des chefs d'entreprises, estiment que la hausse du PIB devrait également atteindre 0,2% au deuxième trimestre, soit une révision en hausse de 0,2 point par rapport à une estimation précédente. Les économistes de la BdF notent un certain redressement des carnets de commandes en avril, même si le niveau reste inférieur à la normale. C'est principalement la demande interne qui conduit ce mouvement. Les stocks de produits finis "se sont légèrement gonflés" souligne la BdF, qui explique ce phénomène par les anticipations liées à un mois de mai riche en jours chômés. Dans ces conditions, il paraît aléatoire d'extrapoler de ces perspectives des certitudes sur le timing et l'ampleur d'un rebond économique en France. Du côté du gouvernement, on se veut optimiste. Ce matin, Francis Mer a estimé que "la morosité" actuelle de l'économie mondiale n'était "pas justifiée". Pour le ministre de l'Economie, "les faits plaident en notre faveur : le prix de l'argent est très bas, le prix du pétrole est très bas, l'inflation est à la baisse partout dans le monde et les perspectives de désendettement des entreprises sont fortes". Selon le locataire de Bercy, "l'économie est en train de reprendre son souffle, il faut qu'elle redémarre. Elle va redémarrer". Mais au-delà des mots, reste à convaincre les entreprises que la période est propice à la reprise des investissements et les Français de la nécessité de consommer. Pour provoquer le déclic espéré, les pouvoirs publics misent toujours sur les baisses d'impôts (lire ci-contre).
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