Vigueur surprenante de la production industrielle française

Pour le deuxième mois consécutif, la production industrielle française s'est inscrite en hausse en février. Après la forte progression de janvier (+1,6%), les économistes s'attendaient plutôt à une correction à la baisse et cela n'a pas été le cas. En février, l'indice de la production industrielle a augmenté de 0,6%. Pour les experts de l'Insee, cette hausse est principalement le fait du bond de 3% de la production d'énergie, stimulée par la vague de froid observée au cours de la période.Dans ces conditions, la performance de la production manufacturière (hors énergie et industries agroalimentaires) est plus modeste mais néanmoins positive puisqu'elle augmente de 0,3% en février. L'indice de production manufacturière s'était redressé en janvier de 0,7%, après un inquiétant recul en décembre de 1,8% par rapport à novembre. L'autre support de la production industrielle en février a été la production de biens de consommation qui a augmenté de 1,1% par rapport à janvier, tirée à la hausse par les produits pharmaceutiques, de parfumerie, d'entretien et ceux de l'imprimerie et de l'édition (+2,6%). Ces bons chiffres ne doivent cependant pas masquer les risques qui pèsent encore sur l'économie française. Pour Alexandre Bourgeois, économiste chez Natexis Banques Populaires, on ne peut pas encore annoncer "un redressement soudain de l'industrie ou un changement de tendance radical pour l'économie française". Il estime en effet que "à moins d'une franche confirmation au cours des prochains mois du rebond observé en février, l'industrie reste bien l'un des points faibles de notre pays. D'ailleurs, à titre de comparaison, le niveau de production actuel reste éloigné des sommets atteints durant l'été 2001 (117,7 contre 118,9). En outre, comme le net recul du moral des industriels semble l'indiquer, un effet de correction baissier ne devrait pas manquer d'apparaître en mars. Bref, attendons confirmation avant d'annoncer le printemps de l'industrie française". Ce point de vue est partagé par Laure Maillard, de CDC-Ixis. Elle estime de plus que la production de biens de consommation pourrait connaître une baisse de rythme dans les mois qui viennent. La morosité du marché du travail devrait peser, selon elle, sur les dépenses de consommation des Français. Dans ces conditions, un rebond rapide de la croissance paraît largement illusoire. Hier, la Banque de France a d'ailleurs indiqué qu'elle tablait sur une stagnation de l'activité au deuxième trimestre, après une hausse du PIB de 0,2% sur les trois premiers mois de l'année.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.