La balance commerciale dopée par le ralentissement économique

Le solde du commerce extérieur français a fait un bond en 2002. L'excédent dégagé l'année dernière frôle en effet les 10 milliards d'euros, et a plus que triplé par rapport à 2001. Selon les données publiée publiées vendredi par les Douanes, et corrigées des variations saisonnières, le commerce extérieur affiche un solde positif de 9,986 milliards d'euros, contre un excédent de 2,928 milliards l'année précédente.La bonne santé de la balance commerciale est particulièrement ressortie au deuxième semestre 2002, où l'excédent a atteint 6,582 milliards d'euros, contre 3,404 milliards au premier semestre 2001. En outre, le mois de décembre a dégagé un excédent de 1,416 milliard d'euros après un excédent de 249 millions d'euros le mois précédent, selon les données corrigées des variations saisonnières (CVS) et des jours ouvrables des Douanes. La performance commerciale d'Airbus n'est pas étrangère à ces bons chiffres, car le constructeur français a vendu 22 appareils en décembre (contre 12 le mois précédent), vente qui a généré 1,604 milliard d'euros.Mais ce résultat florissant est en trompe l'oeil. Car cette amélioration est principalement due à une diminution des importations, qui reflète le ralentissement de l'activité économique. Si la France a connu une forte augmentation de son solde commercial, "ce résultat s'inscrit dans un contexte de contraction nette des importations et, dans une moindre mesure, des exportations. Le second semestre 2002 n'a pas confirmé la reprise des échanges du début d'année, l'activité économique internationale se dégradant dès l'été", tempèrent en effet les Douanes. De fait, "l'excédent français reflète une conjoncture dégradée et une attitude attentiste des entreprises et des ménages chez nos principaux partenaires et en France" a déclaré le ministre du Commerce extérieur, François Loos, en présentant ces résultats.En effet, les exportations hexagonales vers les pays de l'Union européenne ont reculé de 0,9 %, la baisse étant plus marquée vers le principal partenaire de la France, l'Allemagne, avec -3 %. Les importations en provenance des Quinze ont, elles, cédé 2,1 % en 2002. Au niveau sectoriel, les exportations de produits agroalimentaires restent bien orientées avec une hausse de 3 %. Les exportations de biens de consommation ont progressé de 3,1 % et les importations de 2 % par rapport à 2001.Mais sur l'ensemble de l'année, le total des grands contrats aéronautiques signés à l'exportation a baissé de 31 %, une "conséquence de la crise du transport aérien et de l'atonie de la croissance américaine", a observé François Loos, ajoutant que l'appréciation de l'euro en 2002 (+ 5,3 % par rapport au dollar) ne s'était pas traduite par une forte appréciation du taux de change effectif. L'appréciation a été limitée à 2,4 % "car 70 % de nos échanges sont libellés dans la devise européenne", a indiqué le ministre du Commerce extérieur, qui a annoncé plusieurs mesures pour renforcer la présence des entreprises françaises, notamment des PME, sur les marchés émergents comme l'Asie.
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