Reprise attendue de l'investissement industriel en 2003

L'année 2002 aura été celle du repli industriel mondial, et la France n'y a pas échappé. A l'écho du ralentissement de l'économie américaine de l'année 2000 se sont ajoutés les effets des attentats du 11 septembre 2001 à New York. Aussi il n'est guère étonnant que l'investissement industriel ait reculé en valeur de 11% en 2002 dans l'ensemble de l'industrie française, selon une enquête menée auprès des industriels par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) et publiée jeudi.Dans la seule industrie manufacturière (hors énergie, construction et industries agroalimentaires), l'investissement a baissé de 14% sur l'ensemble de l'année. Les quelque 2.500 industriels interrogés ont revu à la baisse leurs précédentes prévisions pour 2002, recueillies au mois d'octobre, ce qui suggère selon l'Insee "que le freinage des dépenses d'équipement s'est poursuivi au quatrième trimestre de 2002". Pour Marc Touati, économiste chez Natexis Banques Populaires, ce freinage confirme que "les entreprises hésitent toujours à reprendre le chemin de l'investissement". D'après l'analyste, il est clair que "l'industrie français est retombée en récession".Toutefois l'horizon devrait s'éclaircir en 2003, et les premiers signes en sont perceptibles, contrairement à ce que prévoyaient certains analystes. Ainsi, l'économiste Laure Maillard, de CDC Ixis, craignait que l'environnement international assombrisse le moral des industriels. "Compte tenu du contexte géopolitique, leur pessimisme pourrait s'acccentuer et ils pourraient réviser leurs dernières prévision pour 2003 à la baisse" notait-elle.Or l'enquête de l'Insee montre que les industriels ont à peine révisé le niveau des investissements prévu en 2003. Ils ont en fait confirmé leur précédente prévision, faite en octobre dernier, d'une reprise de leurs investissements cette année. L'investissement industriel devrait donc progresser de 7% en 2003 et, dans l'industrie manufacturière, augmenter de 10 %. Des indicateurs qui dessinent une nette reprise, qui "apparaît d'autant plus marquée que la baisse de 2002 est plus forte", selon l'Insee. Selon les économistes, toutefois, il apparaît probable que cette reprise, si elle se confirme, interviendra plutôt dans la deuxième moitié de l'année. "Nous ne pensons pas que l'investissement repartira de façon significative avant le quatrième trimestre, estime ainsi Laure Maillard, ce scénario est conforté par la très faible profitabilité des entreprises françaises, qui suggère que l'ajustement est encore à venir. D'autant que le contexte géopolitique est un autre argument en faveur d'un retard de la reprise".
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