Poussée de l'inflation en février

La flambée de l'or noir, sur fond de menace d'intervention militaire en Irak et de chute des stocks de brut américains, commence à produire de nets effets sur les prix à la consommation. Après avoir progressé de 0,2% en janvier, les prix à la consommation en France ont augmenté de 0,7% en février (sur un mois), selon les chiffres provisoires publiés ce matin par l'Insee. Ce qui porte le rythme annuel de l'inflation de 2% en janvier à 2,6% en février 2003. Une accélération par rapport à février 2002, où le glissement annuel était de 2%.Cette forte hausse est due, selon l'Institut national de la statistique et des études économiques, au "net renchérissement des produits pétroliers" ainsi qu'à l'augmentation des prix de l'habillement après une période de soldes plus courte. C'est bien l'énergie qui gonfle les prix puisque ce poste enregistre une hausse de 2% sur le mois, alors que l'alimentation ne progresse que de 0,4% et les produits manufacturés de 1,1%. Sur douze mois, les produits pétroliers ont augmenté de 14,7% et "la forte progression des cours du baril du brent n'est pas compensée totalement par l'appréciation de l'euro face au dollar", souligne l'Insee. Hors produits volatils (produits frais, énergie), l'inflation progresse à 0,5% sur le mois et à 2% sur un an.L'Insee souligne que les prix des services ont légèrement progressé (+0,3%), en particulier sous l'effet des hausses saisonnières de prestations liées aux vacances scolaires de février, et celles de l'alimentation. A noter que les prix du tabac se sont littéralement envolés en un an (+ 10,8%) et augmentent de 1,6% sur un mois.Mais le cas français est loin d'être une exception puisque l'inflation a également accéléré en février en Allemagne. Selon les chiffres définitifs publiés aujourd'hui par l'Office fédéral des statistiques, les prix à la consommation ont progressé de 0,5% par rapport à janvier et de 1,3% en glissement annuel, après une hausse de 1,1% en janvier. Tout comme dans l'Hexagone, ce sont les prix de l'énergie qui gonflent les prix à la consommation, confirmant une tendance généralisée dans l'ensemble de la zone euro qui pourrait commencer à inquiéter la Banque centrale européenne.
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