Le marché automobile français peine à trouver un second souffle

Les constructeurs automobiles vont devoir ronger leur frein une année encore. Selon une étude publiée par l'Observatoire de l'Automobile, le marché français des voitures particulières neuves devrait afficher un rebond limité l'an prochain, de 1%. C'est peu, après deux années consécutives de baisse, -4,9% en 2002 et un repli estimé à plus de 6% en 2003. Au total, le nombre d'immatriculations en France pour les véhicules neufs de particuliers devrait avoisiner les 2 millions d'unités, loin du record de 2,254 millions enregistré en 2001. Les raisons de cette molesse sont à chercher dans le faible dynamisme de l'activité. Pierre Bourgeois, directeur de l'Observatoire, estime ainsi que "le premier quadrimestre ne sera pas bon" dans l'attente d'une reprise économique qui "ne se fera pas avant la fin du premier trimestre de l'année". La montée du chômage va vraisemblablement peser sur la consommation des ménages. Pour tenter de réveiller l'appétit des acheteurs, les constructeurs jouent la carte des nouveaux modèles. Rien qu'en 2003, 20% de l'offre des constructeurs a été renouvelée et pour certaines voitures, ces lancements ne joueront à plein qu'en 2004. C'est le cas notamment de la Fiat Panda ou de la Golf V. L'année prochaine, d'autres modèles devraient venir aiguiser la demande, notamment chez Peugeot dans deux gammes différentes avec la 407 au premier semestre et la 107 au deuxième. Mais l'innovation en période de ralentissement économique n'est souvent pas suffisante pour relancer la consommation. Dans ce cas de figure, l'argument prix est souvent décisif et les groupes automobiles le savent, qui ont multiplié ces derniers mois les opérations promotionnelles. Sans grand succès: cette politique a seulement permis d'éviter que la chute du marché soit plus sévère. Malgré tout, cette guerre des prix devrait se poursuivre l'année prochaine, estime Pierre Bourgeois. Pour lui, les remises consenties par rapport aux prix catalogue "ne font qu'anticiper une baisse effective des tarifs, qui devront nécessairement être harmonisés en Europe avant 2005". C'est à cette date qu'entrera en vigueur la "clause de délocalisation", qui permettra à un concessionnaire d'un pays donné d'ouvrir des succursales où bon lui semble dans l'Union Européenne. Un concessionnaire du Danemark, où les prix hors taxes sont parmi les plus bas d'Europe, pourra par exemple ouvrir un bureau de vente en France et y pratiquer les prix hors taxes de son pays.
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