Le chômage en France repart à la hausse

L'accalmie observée sur le front du chômage en avril et en mai n'aura pas franchi le cap de l'été. En juin, la situation sur le marché de l'emploi s'est nettement dégradée: + 25.900 chômeurs supplémentaires, soit une hausse de 1,1% par rapport au mois de mai. Le taux de chômage au sens du BIT, le Bureau international du travail, s'établit à 9,5%, comme en mai, selon les données révisées publiées par l'Insee.Cette détérioration du marché du travail traduit évidemment le net ralentissement de l'activité en France ces derniers mois, et la nécessité pour les entreprises de réduire la voilure non seulement pour s'adapter à une demande moindre mais aussi pour restaurer leur rentabilité. Ce mouvement est parfaitement traduit dans les chiffres des entrées et sorties de l'ANPE. En juin, 391.200 demandeurs d'emploi se sont inscrits, soit une hausse de 8,6% par rapport au mois précédent. Parmi eux, on note une forte augmentation des inscriptions à la suite d'un licenciement économique (+17,7%) ou d'une fin de contrat à durée indéterminée (+15,2%). Cette dernière catégorie représente près du quart (23,6%) des entrées à l'ANPE. Les licenciements autres que pour motif économique progressent également (+8,4%), corroborant une tendance à la hausse des licenciements pour motifs personnels, en lien avec le développement de nouvelles pratiques de gestion de l'emploi et des effectifs. A l'inverse, les sorties de l'ANPE sont en baisse de 1,2% en juin, soit 339.800 personnes. Les sorties pour reprise d'emploi déclarées sont quasiment stables (+0,5%), et les entrées en stage augmentent fortement (+27,0%).Ces mauvais chiffres vont dans le sens des prévisions de l'Insee, qui s'attend à un taux de chômage à 9,8% de la population active à la fin de l'année, tandis que l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) prévoit, lui, un taux de chômage de 10%. Ces statistiques confirment également la faiblesse de l'activité en France ces derniers mois: au quatrième trimestre de 2002, le produit intérieur brut s'est contracté, et depuis, le rythme de la croissance est résté très faible. Cette anémie est particulièrement criante dans l'industrie, comme en témoigne la dernière livraison de l'enquête de l'Insee sur ce secteur. Dans cette étude, les réponses des chefs d'entreprises reflètent "une conjoncture industrielle déprimée" et un "taux d'utilisation des capacités productives qui a diminué", soulignent les experts de l'Insee. Ces derniers décèlent cependant quelques points positifs, puisque les industriels s'attendent à une légère amélioration des demandes globale et étrangère au cours du troisième trimestre. Ces anticipations amènent l'Insee à espérer que "le creux" dans la demande industrielle aurait été atteint.
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