Sirven et Le Floch-Prigent condamnés à 5 ans de prison

Sauf appel de certains des acteurs de ce feuilleton économico-judiciaire, l'affaire Elf touche à sa fin. Pour les trois principaux personnages de cette affaire sans précédent de détournement de fonds - l'enquête a mis en évidence des détournements portant sur un montant global d'environ 305 millions d'euros - le tribunal correctionnel de Paris a eu la main relativement lourde.Loïk Le Floch-Prigent, ancien PDG du groupe pétrolier entre 1989 et 1993, et son ancien bras droit Alfred Sirven sont tous les deux condamnés à cinq ans de prison ferme. André Tarallo, ex-directeur Afrique d'Elf, a pour sa part été condamné à quatre années de prison avec mandat de dépôt à la barre, ce qui signifie qu'il va être immédiatement incarcéré. Loïk Le Floch-Prigent purge déjà quant à lui une peine de 30 mois de détention dans le cadre d'un volet précédent de l'affaire Elf. Quant à Alfred Sirven, condamné à trois de prison dans cette dernière affaire, il est également déjà incarcéré depuis son arrestation aux Philippines en février 2001. Les peines de prison infligées aux trois principaux protagonistes de cette gigantesque affaire de détournement de fonds sont assorties d'amendes. Ces dernières s'échelonnent de 375.000 euros pour Loïk Le Floch-Prigent à 2 millions d'euros pour André Tarallo.Les attendus du jugement précisent ce qui motive les condamnations. En ce qui concerne Loïk Le Floch-Prigent, le tribunal considère que ce dernier ""est le premier responsable de l'affaire Elf". Si les juges reconnaissent que l'ancien PDG n'est pas le seul responsable, ils soulignent néanmoins "qu'il s'est trouvé être, personnellement, à l'origine de la plupart des malversations commises au préjudice de la compagnie pétrolière française". Le tribunal n'est pas plus clément avec Alfred Sirven, et note que "trois mois à peine après son arrivée à la SNEA (ndlr, Société nationale Elf Aquitaine), Alfred Sirven a commencé ses turpitudes. Il les a poursuivies quasiment jusqu'à son arrestation, au début de l'année 2001, alors qu'il avait fui à l'étranger, pour tenter d'échapper à ses responsabilités. Aux côtés de Loïk Le Floch-Prigent, il a participé à la commission des malversations comme complice, mais surtout comme receleur en ouvrant de multiples comptes bancaires occultes, destinés à recevoir les fonds détournés au préjudice d'Elf". Enfin pour ce qui est d'André Tarallo, l'ex-monsieur Afrique d'Elf se voit reprocher d'avoir "facilité l'incroyable dérive dans la gestion du groupe, en se rendant complice des abus de biens sociaux commis par son président, et profité du système mis en place en ouvrant des comptes personnels occultes pour y dissimuler les prélèvements frauduleux". Le tribunal lui reconnaît toutefois une circoinstance atténuante: "c'est seulement à la fin de sa carrière, après l'arrivée à la tête de l'entreprise de Loïk Le Floch-Prigent, qu'il s'est fourvoyé". Au total, 37 personnes ont comparu dans le cadre de ce procès qui s'est étendu sur quatre mois. Parmi les autres condamnations prononcées, on relèvera notamment celle de Maurice Bidermann. Le tribunal a condamné l'ancien patron du groupe de textile éponyme à trois ans de prison, dont deux avec sursis, et à une amende d'un million d'euros. Ancien ami intime de Loïk le Floch-Prigent, Maurice Bidermann a été reconnu coupable d'avoir bénéficié de largesses indues du groupe, pour lui et pour sa société, en échange notamment de son intervention dans le coûteux divorce de l'ancien PDG d'Elf d'avec Fatima Belaïd. L'enquête sur le renflouement suspect de son groupe, au début des années 1990, avait été à l'origine de l'affaire Elf. L'ex-épouse de Loïk Le Floch-Prigent a pour sa part été condamnée à 3 ans de prison dont deux avec sursis et à un million d'euros d'amende.
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