Les dépenses des Français restent bien orientées

Le chômage augmente, les Français ont le moral en berne: qu'à cela ne tienne, les ménages continuent de dépenser et ce à un rythme plus qu'honorable. En octobre, les dépenses des Français en produits manufacturés ont progressé de 1,6%. Cette hausse, qui intervient après une augmentation de 2,9% (chiffre révisé en baisse) en septembre, témoigne d'une résistance plus importante qu'attendu de la consommation. Les économistes tablaient en effet sur un repli de 0,7% pour octobre. Sur un an, les dépenses de consommation en produits manufacturés, qui représentent un quart du total des dépenses de consommation, affichent une progression de 4,3%, un plus haut depuis août 2001. La hausse d'octobre est essentiellement à mettre au compte des dépenses réalisées dans le champ commerce (+3%), c'est à dire hors secteur automobile et produits médicaux. Les achats en textile-cuir ont été particulièrement dynamiques, +8,7% après 4,9% en septembre. A l'inverse la reprise intervenue dans le secteur automobile en septembre ne s'est pas poursuivie. Le mois dernier, les achats dans ce domaine ont baissé de 3,3%, affectant les dépenses en biens durables qui se sont repliées de 1,1%. La chute est limitée par les dépenses en biens d'équipement du logement : +0,9% après +1,3% en septembre.Pour Marc Touati, chef économiste de Natexis Banques Populaires, la résistance de la consommation "s'explique encore et toujours par un phénomène presque unique en Europe : le mini baby boom que connaît la France depuis 1998". Et pour lui "même si un net ralentissement correctif s'observe en novembre, la consommation restera dynamique tant pour les fêtes de fin d'année que pour les soldes de janvier". Ce pronostic optimiste n'est pas partagé par tous. Selon une étude réalisée par le cabinet Deloitte et Touche, les Français envisageraient de réduire de 31% leurs dépenses de Noël avec en moyenne 565 euros contre 821 euros en 2002. Par ailleurs, il reste à déterminer si la bonne tenue de la consommation observée ces derniers mois aura un impact sur la politique d'embauche des sociétés. A l'heure actuelle, les spécialistes en doutent, estimant que les entreprises donnent aujourd'hui la priorité à la restauration de leur santé financière. Le taux de chômage pourrait donc atteindre les 10% au tournant de l'année ou au début 2004. Le plaisir de consommer des Français y résistera-t-il ? De la réponse à cette question dépendra sans doute le niveau de la croissance en France l'an prochain.
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