Dans l'absolu, une stagnation des dépenses de consommation des Français n'a rien de particulièrement réjouissant. Cependant, dans le contexte actuel, les données publiées ce matin par l'Insee apportent une nouvelle fois la preuve que les ménages continuent d'être le principal moteur de la croissance française. En effet, l'atonie de la consommation en avril est d'abord une bonne surprise dans la mesure où les économistes tablaient sur un recul de 0,2%. Ensuite, l'Insee procède à une nette révision à la hausse des chiffres publiés pour le mois de mars. Au lieu d'une augmentation de 0,3% des dépenses comme initialement annoncé, c'est finalement une progression de 0,6% qui a été enregistrée.Sur un an, les dépenses de consommation s'inscrivent donc en hausse de 1,4%. Certes c'est peu, et cela marque un net ralentissement, mais au regard des difficultés du moment ce n'est pas si mal. Guerre, SRAS, ralentissement économique mondial et hausse du chômage en France, tous ces facteurs ne sont pas parvenus à réduire à néant l'appétit de consommation des Français. Mais une fois encore, on s'interroge: les ménages vont-ils pouvoir maintenir cette attitude encore très longtemps? Laure Maillard, économiste chez CDC-Ixis, ne le pense pas. Elle juge que "les dépenses de consommation vont décélérer dans les trimestres à venir". De fait, le paysage ne semble guère s'éclaircir malgré la fin du conflit en Irak. Notre principal partenaire commercial, à savoir l'Allemagne est en récession. Ailleurs, comme aux Etats-Unis, l'activité reste assez molle et la tâche des exportateurs français est compliquée par l'appréciation de l'euro vis à vis du dollar. Et sur le plan intérieur, la radicalisation des positions sur la question des retraites fait planer le risque de blocages sociaux qui pourraient porter un coup sévère au moral des Français et à leur consommation.

latribune.fr

20 Oct 2008, 0:18

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