Croissance ralentie du PIB au troisième trimestre

La croissance du produit intérieur brut (PIB) français a été décevante l'anée dernière. Après une hausse de 0,6 % au premier trimestre et 0,4 % au second, le PIB a peu progressé ensuite, avec un taux de 0,2 % au troisième trimestre. Selon l'Insee, l'acquis de croissance s'élève à 1 % pour 2002, au lieu de 0,9% envisagé jusqu'ici.Depuis la première estimation diffusés le 22 novembre, l'Institut national de la statistique et des études économiques a légèrement revu ses chiffres. Ainsi, la consommation des ménages progresse, comme au deuxième trimestre, de 0,7%. Le refus des ménages de couper dans leurs dépenses soutient donc bien l'activité, quoique leur pouvoir d'achat stagne à + 0,1 %. A noter que les importations progressent (+ 0,7 % au lieu de + 0,2 % au trimestre précédent) et ce à un rythme plus soutenu que les exportations (+ 1,5 au lieu de + 1,2 %). Mais le recul de l'investissement total est légèrement moindre, passant de 0,9 à 0,7 %. Cette légère amélioration est due aux ménages. Alors que l'investissement des entreprises stagne à - 0,8 %, celui des ménages a reculé de 0,1 % au lieu de 0,7 %. Au dela des chiffres 2002, les perspectives pour la nouvelle année incitent à la prudence. La hausse du PIB devrait en effet être modeste durant les six premiers mois de l'année 2003. Et le rebond anticipé pour le second semestre - notamment une reprise des investissements des entreprises - n'est en rien assuré. Le gouvernement table officiellement sur une croissance de 2,5% en 2003 mais a déjà laissé entendre que ce chiffre pourrait ne pas être atteint. Et les économistes misent généralement sur un chiffre de l'ordre de 1,5%.D'où la volonté de l'Etat, réaffirmée par Jacques Chirac cette semaine, de soutenir à tout prix la croissance, fût-ce au prix d'une nouvelle aggravation du déficit public: "La conjoncture exige (...) de soutenir la croissance, de continuer à diminuer les prélèvements pour stimuler l'activité". Aussi, a martelé le chef de l'Etat, la politique du gouvernement doit-elle "recréer les conditions de la croissance et du développement de l'emploi". Baisses d'impôts pour 2002 et 2003, projet de loi pour la création d'entreprise, aide à l'innovation... Le gouvernement Raffarin veut certes relancer la croissance. Mais tout va dépendre de l'utilisation que feront les consommateurs de ces cadeaux fiscaux. Ce pouvoir d'achat sera-t-il dépensé ou viendra-t-il gonfler l'épargne des Français ?D'un optimisme mesuré, les économistes du Crédit Lyonnais prévoient une reprise de la production industrielle de 1,2 % en 2003, après une quasi-stagnation cette année (+ 0,5 %). Cette modeste amélioration s'expliquerait d'une part par la tenue de la consommation des ménages et d'autre part par une accélération progressive des exportations d'ici à la fin de l'année. En outre, selon les conjoncturistes de la banque, le commerce international devrait connaître une embellie après un éventuel conflit en Irak. Le retour au calme sur le marché pétrolier favoriserait une décéléraiton des prix. Dans ce scénario, qualifié de "reprise graduelle", la croissance du PIB atteindrait 1,7 %, après 0,9 % l'an dernier.
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