La France profite modérément de la reprise américaine

La reprise américaine commence à porter ses fruits en France. Ainsi, la production manufacturière française a progressé, comme l'attendaient les économistes, de 0,3% au mois de juillet par rapport à juin. Sur un an, cependant, la baisse est encore de 1,9%. A noter que les mauvais chiffres de la production énergétique en juillet (-2,2% sur un mois) font plonger les chiffres globaux de la production industrielle, qui recule de 0,3% en juillet, soit -1,5% sur un an. Juillet aura donc été le deuxième mois consécutif de hausse de la production manufacturière française après le creux enregistré au mois de mai. Un mouvement encourageant mené en grande partie par les biens de consommation dont la production progresse sur un mois de 2,3%, notamment grâce à la pharmacie et aux cosmétiques (+3,5% en un mois). Bon comportement également de l'industrie automobile (+0,5%), malgré la déprime chronique du marché français. En revanche, la faiblesse de l'investissement reste patente dans l'Hexagone. La production de biens intermédiaires reste ainsi en retrait de 0,6% sur un mois et celle des biens d'équipement ne progresse que de 0,3%. C'est dire que la reprise de la demande n'est pas encore assez claire pour que les entreprises industrielles reprennent franchement leurs dépenses. En fait, les chiffres du Commerce extérieur français publiés presque simultanément par les Douanes permettent de jeter une lumière sur cette reprise modeste de la production manufacturière. L'excédent français s'est en effet très clairement apprécié au cours du mois de juillet à 1,32 milliard d'euros, effaçant ainsi le retour au déficit du mois de juin (-372 millions d'euros). Ce retour à l'excédent s'explique par la poussée des exportations (+1,2% à 25,79 milliards d'euros) et par la nette baisse des importations (-5,34% à 24,48 milliards d'euros).Or, selon les Douanes, la hausse des exportations est en grande partie due à celle des biens de consommations, notamment dans le domaine de la pharmacie et de la cosmétique à destination des Etats-Unis. Un secteur qui a tiré vers le haut la production industrielle en juillet. L'industrie française, grâce à une baisse de l'euro depuis mai, a donc en partie profité de la reprise de la demande américaine. Il convient cependant de ne pas exagérer le phénomène: les échanges globaux avec les Etats-Unis ne sont pas particulièrement dynamiques.Surtout, comme le note Laure Maillard, économiste chez CDC-Ixis, les "fondamentaux de l'économie française restent faibles". C'est ce que montre avec éclat la baisse des importations. En un an, ces dernières ont reculé de 6,4% et tous les domaines sont touchés. Un signe clair que la demande intérieure française demeure au plus bas et ne montre pas de signes patents de reprise. Il faudrait que la reprise américaine soit plus massive pour entraîner dans son sillage l'économie française.
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