Raffarin au secours des festivals

C'est peut-être une lueur d'espoir pour les festivals annulés, menacés de naufrage financier par les conséquences du mouvement social des intermittents du spectacle. Jean-Pierre Raffarin a annoncé vendredi qu'il allait mettre en place "un programme national pour la pérennité des festivals" et un "Conseil national de l'emploi culturel".Selon les déclarations du Premier ministre lors d'une visite au Luxembourg, le programme d'aide aux festivals sera chargé "d'évaluer la situation financière" de chaque manifestation et de "mettre en place des solutions adaptées pour résorber les déficits". Des déficits que Jean-Jacques Aillagon, le ministre de la Culture, a estimé à environ 15 millions d'euros, précisant qu'il était trop tôt pour faire une évaluation exacte. Le Conseil national de l'emploi culturel aura quant à lui la mission de protéger le secteur de la précarité qui lui est propre. Il doit voir le jour dès septembre.Cette annonce intervient alors que beaucoup de festivals annulés sont dans une situation financière périlleuse. La direction des Francofolies de La Rochelle envisage déjà le dépôt de bilan et remet en cause la tenue de l'édition 2004. A Avignon, l'annulation du plus grand festival de théâtre au monde menace son maintien pour l'an prochain. On comprend donc qu'un geste du gouvernement est attendu par beaucoup.Du côté des intermittents, la réforme de l'assurance-chômage se poursuit. François Fillon, le ministre des Affaires sociales, a confirmé ce vendredi qu'il va engager dans les jours qui viennent la procédure d'agrément de l'accord, rejeté par de très nombreux intermittents. De son côté, Jean-Jacques Aillagon tente de désamorcer le conflit en annonçant un durcissement de la lutte contre les abus de l'intermittence.Ce sont en effet des mesures "draconiennes" qui sont sur le point d'être prises, a-t-il annoncé dans une interview parue vendredi dans Ouest France. Deux ordonnances seront rendues à la rentrée: l'une autorisera le croisement de fichiers sociaux, l'autre créera un guichet unique pour les déclarations d'intermittence par les employeurs qui ne travaillent pas principalement dans le spectacle. Ces mesures doivent permettre de repérer plus facilement les utilisations abusives du statut de l'intermittence.Mais les mesures de contrôle n'attendront pas la fin de l'été, à en croire Jean-Jacques Aillagon. Le ministre doit recevoir dès ce mois-ci les patrons de l'audiovisuel public pour étudier de près la situation de l'intermittence dans leurs maisons respectives. Et il menace de "sanction budgétaire" ceux qui donneraient dans l'emploi illégitime. Le ministre de la Culture a également demandé à son homologue des Affaires sociales d'organiser dès cet été des contrôles draconiens auprès des employeurs par l'inspection du travail. Un code de bonne conduite a enfin été évoqué par Jean-Jacques Aillagon. Celui-ci compte le faire adopter à la rentrée par l'ensemble des employeurs du privé, puis en faire un label qui distinguerait les sociétés de sous-traitance employant légitimement des intermittents.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.