Jean-Claude Trichet relaxé dans l'affaire du Crédit Lyonnais

Le tribunal correctionnel de Paris a rendu son jugement sur l'affaire des comptes du Crédit Lyonnais. La décision était particulièrement attendue par Jean-Claude Trichet, le gouverneur de la Banque de France, qui à l'époque des faits jugés était directeur du Trésor. Il comparaissait pour complicité de diffusion de fausses informations au marché et de publication de comptes sociaux inexacts. Dans son réquisitoire, le parquet avait réclamé une peine d' "au moins" dix mois de prison avec sursis à l'encontre de Jean-Claude Trichet. Le tribunal n'a pas suivi ces réquisitions puisqu'il l'a relaxé. Une relaxe qui prend un relief tout particulier pour le candidat de la France à la présidence de la Banque centrale européenne (BCE), pour succéder au Néerlandais Wim Duisenberg. Jean-Claude Trichet, s'est déclaré "ému" par cette décision, tout en refusant de commenter ses chances de présider prochainement aux destinées de l'institut de Francfort. Une chose est certaine cependant, une condamnation aurait considérablement gênée sa candidature. Immédiatement après l'énoncé du jugement, Romano Prodi, président de la Commission européenne, a réagi en indiquant que cette relaxe "facilite grandement son accession à la BCE". Et l'Elysée a fait savoir que Jacques Chirac soutiendra la candidature de Jean-Claude Trichet au sommet européen de Salonique, en Grèce, à la fin de la semaine. Tout laisse à penser que le mouvement pourrait s'accélérer. Ainsi, le ministère allemand des Finances a affirmé dès mercredi après-midi que "nous pensons que M. Trichet est un candidat formidable et le jugement d'aujourd'hui ouvre à présent la voie à un changement rapide à la tête de la BCE". Il s'est néanmoins refusé à dire si la succession de Wim Duisenberg pourrait être réglée dès le sommet de Salonique. Le seul obstacle qui pourrait encore empêcher cette nomination de Jean-Claude Trichet tient à l'attitude du parquet. Interrogé sur sa volonté de faire ou non appel du jugement relaxant le gouvernement de la Banque de France, le procureur Yves Bot a indiqué ne pas avoir encore pris de décision. Il dispose d'un délai de 10 jours pour faire connaître son choix.Parmi les autres prévenus de ce dossier, Jacques de Larosière, gouverneur de la Banque de France à l'époque, et Jean-Pascal Beauffret, ancien chef des affaires monétaires et financières du Trésor, ont également été relaxés. Cela n'a en revanche pas été le cas pour Jean-Yves Haberer. L'ex-président du Crédit Lyonnais écope de la peine la plus sévère, à savoir 18 mois de prison avec sursis et 50.000 euros d'amende. François Gille et Bernard Thiolon, anciens directeurs généraux du Crédit Lyonnais, ont également été condamnés à respectivement 10 mois et 8 mois de prison avec sursis, plus 10.000 euros d'amende chacun. Les prévenus de cette affaire, neuf au total - anciens dirigeants de la banque, commissaires aux comptes et hauts fonctionnaires - étaient soupçonnés d'avoir présenté des comptes inexacts pour masquer l'ampleur des difficultés de la banque alors publique.
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