Le sujet mobilise actuellement toutes les grandes banques d'affaires de la place de Paris (Lazard, Crédit Agricole Indosuez, Rothschild, Goldman Sachs...). Depuis sa nomination à la tête de la Caisse des dépôts et consignations en décembre dernier, Francis Mayer cherche la solution pour Eulia. Cette structure, qui regroupe les activités concurrentielles de l'établissement public et notamment sa banque de financement (CDC Ixis), est détenue presque à parité avec les Caisses d'Epargne. Or, ces dernières, ne cachent pas leur intention d'en prendre le contrôle. A priori, il ne devrait pas y avoir de problème puisque la feuille de route qui a été fixée par le gouvernement à Francis Mayer consiste à faire basculer dans le privé tout ce qui relève du secteur concurrentiel. Sur le papier, tout semble simple. Hélàs, dans les faits, les obstacles ne manquent pas. Tout d'abord, la Caisse veut préserver ses intérêts, elle, qui a mis plus d'argent que les Caisses d'Epargne dans un schéma où elle est tout juste majoritaire. Avant ce céder, il faudra donc rééquilibrer le schéma. Ensuite, les Caisses d'épargne (dont la structure de tête est contrôlée à 35% par la CDC) n'ont pas tout à fait les reins assez solides pour se payer à elles seules Eulia. Il leur faudrait pour cela consolider leurs fonds propres. Grâce à la Bourse ? Le moins que l'on puisse dire est que le moment n'est guère propice. Enfin, le projet Eulia avait pour ambition de dépasser les frontières hexagonales. des partenaires allemands et italiens ont été approchés. Il faudra bien leur trouver une place dans le futur schéma. Les banques d'affaires se sont données jusqu'au début du mois de juin pour remettre leur copie. A ce stade, rien n'indique que l'on s'oriente vers une solution simple et lisible. A l'évidence, rien n'est plus compliqué que de défaire un montage mal goupillé dès le départ.

latribune.fr

20 Oct 2008, 0:17

Partager :