Nouvelle dégradation du moral des entreprises et des ménages dans la zone euro

Le moral des entrepreneurs et des ménages européens s'est encore dégradé ce mois-ci. C'est ce que révèle la Commission européenne, qui a publié à midi les derniers chiffres sur la confiance dans la zone euro. L'indice mesurant le degré de confiance des industriels et des consommateurs a en effet enregistré sa plus forte baisse mensuelle depuis septembre 2001. Il a ainsi perdu 0,6 point en mars par rapport à février, passant à 97,8 contre 98,4. Ce recul fait d'ailleurs suite à un repli au mois de janvier.L'indicateur du climat des affaires, qui se concentre sur les industriels, a également dégringolé en mars, à - 0,60 contre -0,27 en février, selon les résultats d'une autre enquête de conjoncture publiée lundi à Bruxelles.L'environnement international pèse sans doute sur le moral des industriels. Le mois de mars a été marqué par l'approche de la guerre en Irak, et tout indique aujourd'hui que le conflit n'aura rien d'une guerre éclair et risque de se prolonger pour une période indéterminée, avec un éventuel risque d'enlisement sur le terrain des forces anglo-américaines. Et une nouvelle hausse du pétrole, en raison de la guerre, aurait des conséquences sur la croissance européenne. Mais cet impact sera "limité", selon Pedro Solbes, commissaire européen aux Affaires économiques et sociales. Même si l'augmentation des cours du brut était très élevée, "cela n'irait jamais au delà d'un demi-point de réduction de la croissance" européenne, a commenté Pedro Solbes lundi, interrogé par l'AFP. Selon des experts européens, une hausse de 50% du cours du brut pendant un trimestre coûterait au maximum 0,1 point de croissance à la zone euro cette année. En revanche, une hausse "durable" pourrait coûter 0,5 à 0,8 point de produit intérieur brut à l'ensemble des pays de la zone, pendant deux à trois ans.Pour l'heure en tout cas, la Commission souligne que "les perspectives économiques à court terme se sont dégradées de manière significative". Ainsi, ni l'Allemagne ni la France ne connaissent d'embellie sur le front du chômage. En France, le chômage a poursuivi sa progression en février (+0,8%) pour le quatrième mois consécutif, avec une poussée des licenciements économiques, alors qu'aucune éclaircie ne se profile à l'horizon des prochains mois dans un contexte économique déprimé. Pour Pedro Solbes, la prévision de croissance de 1% dans la zone euro "suppose le retour de la confiance au deuxième semestre". Or l'activité économique européenne devrait être "anémique" en 2003, en raison d'une situation "pas réjouissante", a jugé le commissaire européen. Mais l'économie devrait se reprendre et s'accélérer l'an prochain pour enregistrer une croissance "dépassant 2% en 2004".
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