La France toujours dans la spirale du déficit budgétaire

Alors que la Commission européenne vient de lancer une procédure officielle contre la France pour déficit excessif, l'Etat français reste bel et bien enfermé dans la spirale infernale du dérapage budgétaire. Le déficit s'est élevé à 15,47 milliards d'euros à la fin février 2003, soit 2,8 milliards de plus qu'en février de l'année dernière, selon les chiffres publiés ce matin par Bercy. Le solde négatif est à peine meilleur qu'en janvier, où le trou s'était creusé à 9,51 milliards d'euros, dépassant de 3,5 milliards le déficit de janvier 2002.Malgré sa volonté affichée de maîtriser les dépenses publiques dans tous les domaines et d'instaurer une gestion rigoureuse, le gouvernement peine pour l'instant à récolter les fruits de sa politique. Les dépenses du budget général continuent à progresser - à 42 milliards d'euros sur les deux premiers mois de l'année, elles sont en hausse de 1,7% par rapport à la même période de 2002 - alors que les recettes nettes sont en repli de 4,6% d'un an sur l'autre, à 32 milliards d'euros.Pour Bercy, ce repli "tient pour la moitié à une accélération temporaire des prélèvements sur recettes affectés aux communautés européennes". Un phénomène qualifié de ponctuel par Bercy et qui, comme au mois de janvier, serait la principale cause de l'écart entre dépenses et recettes.D'autre part, le ministère de l'Economie attribue la forte progression des dépenses en février à l'augmentation notable des dépenses militaires (+ 2,21 milliards d'un an sur l'autre) alors que les dépenses civiles sont en repli de 3,7% d'un an sur l'autre. Seul signe positif que l'Etat parvient un tant soit peu à juguler ses dépenses, elles se montent à 34,8 milliards d'euros contre 36,16 milliards un an auparavant.Quant aux recettes fiscales nettes, elles s'élèvent fin février à 38,42 milliards d'euros, en repli de 1,6% par rapport à février 2002. "Comme le mois précédent, ce repli provient exclusivement de la progression d'un an sur l'autre des remboursements et dégrèvements, dus à des phénomènes calendaires", selon le ministère de l'Economie.En 2002, le déficit public français a dépassé les 3% du PIB et devrait se situer autour de 3,4% du produit intérieur brut en 2003, selon les prévisions transmises il y a un mois par le gouvernement français à la Commission européenne. La procédure lancée par Bruxelles impose à la France de revenir sous le seuil de 3% en 2004.
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