Les industriels s'enfoncent dans la déprime

Après s'être stabilisé en février, le moral des industriels français a rechuté en mars. L'indicateur synthétique mesurant le climat des affaires est tombé à 94 points, après 97 le mois précédent, et revient ainsi quasiment à son niveau d'octobre dernier. Il est en tout état de cause nettement en-dessous de sa moyenne de longue période (100). Dans ses commentaires, l'Insee estime que cette dégradation de la conjoncture industrielle est "d'abord le reflet d'un climat de forte incertitude", alors que "les perspectives générales de production chutent à des niveaux proches des minimas historiques", à -53 points après -34 points en février et -31 points en janvier.Comme en Allemagne (lire ci-contre), il semble donc que les tensions géopolitiques, la perspective de la guerre en Irak et l'appréciation de l'euro aient passablement pesé sur le moral des industriels et sur leur activité. Ce constat est parfaitement illustré par le net recul de l'opinion des chefs d'entreprises sur le niveau des carnet de commandes étrangers qui passe de -12 à - 29.Pour l'instant, rien n'indique, qu'un retournement rapide de la conjoncture dans ce secteur soit possible. Au contraire, puisque l'indicateur de retournement, qui tente de détecter le plus tôt possible le moment où la conjoncture industrielle se retourne, a poursuivi sa dégradation et "se situe dans la zone correspondant à un climat conjoncturel défavorable", selon les experts de l'Insee.Les perspectives sont donc moroses, le gouvernement l'a d'ailleurs implicitement reconnu en ramenant sa prévision de croissance pour 2003 à 1,3%, et le marché du travail devrait encore se dégrader dans les mois qui viennent. A quel rythme ? On en saura un peu plus demain avec la publications des chiffres du chômage pour le mois de février.
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