Timide reprise de la consommation des Français

Après un trou d'air en février (-0,7%, chiffre révisé en baisse de 0,2 point), les dépenses de consommation des ménages en produits manufacturés se sont légèrement reprises en mars (+0,3%) démentant les prévisions plus pessimistes des économistes. En raison du contexte géopolitique et de la détérioration du climat économique, ces derniers estimaient que les Français allaient à nouveau resserrer les cordons de la bourse et pronostiquaient un recul de 0,2%.Le mois de mars a été marqué par un redressement des dépenses de consommation de biens durables (+0,9%), très éprouvées en février (-1,9%). Après deux mois consécutifs de baisse, le secteur automobile connaît un rebond de 0,9% et les biens d'équipement du logement ont progressé de 0,5%. Au premier trimestre, les dépenses de consommation en biens durables restent globalement bien orientées (+0,4% après +1,4% au quatrième trimestre 2002) mais les dépenses automobiles sont en baisse de 3,1% (après +2,0%). Par contre, les dépenses de consommation en textile-cuir ont baissé de 2,3% en mars après trois mois de hausse soutenue. Sur l'ensemble du premier trimestre, elles restent dynamiques (+5,1% après -4,2% au quatrième trimestre 2002). Ces chiffres, relatifs au comportement des ménages, est particulièrement suivi. En effet, la consommation est actuellement en France le dernier pilier d'une croissance vacillante. Le rebond de mars devrait donc alimenter le débat sur la vigueur de l'activité. Dans ses dernières prévisions, le gouvernement estimait que le PIB devrait croître cette année de 1,3%. Sur l'ensemble du premier trimestre, les dépenses de consommation démontrent une certaine résistance avec une hausse de 1%. Néanmoins, on peut craindre un certain fléchissement. Philippe Waechter, chef économiste de Banque Populaire Asset Management, estime pour sa part que "la tendance à court terme reste relativement faible car il n'est pas attendu de soldes en avril et mai et les enquêtes auprès des ménages montrent que ceux ci sont très inquiets sur la situation économique en général et sur leur situation personnelle en particulier". Olivia de Kersauson, économiste au CCF, interrogée par Reuters est sur la même ligne. Elle note "une modération en tendance et on peut être plus pessimiste pour les prochains mois du fait de la forte dégradation du marché du travail constatée à partir de février-mars". Selon elle, "on devrait assister à une modération de la consommation des ménages au deuxième trimestre avant une reprise très progressive dans la deuxième partie de l'année, en ligne avec le redémarrage attendu de l'activité si les incertitudes actuelles sont levées".
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