Pour le gouvernement, les négociations sur les retraites sont terminées

Le Premier ministre savoure sa victoire. A l'issue d'un séminaire gouvernemental sur la réforme des retraites, Jean-Pierre Raffarin a estimé que la "réforme a fait un grand progrès". En ralliant à sa cause deux syndicats, la CFE-CGC et surtout la CFDT, le gouvernement estime donc avoir gagné des points essentiels. Le chef du gouvernement a par ailleurs mis en garde "les minorités qui, aujourd'hui, ne respectent pas les pratiques républicaines", citant le droit aux transports et le droit aux examens, alors que plusieurs épreuves du BTS ont été empêchées jeudi par des enseignants. Désormais, le discours gouvernemental semble donc revenu à la fermeté. Juste avant la réunion de Matignon, le ministre des Affaires sociales François Fillon a ainsi prévenu qu'il n'y aura plus de nouvelles négociations sur le dossier des retraites, même s'il y aura toujours des contacts. Toute la journée a été consacrée, au siège du gouvernement, à ce dossier des retraites. La position de fermeté du gouvernement a reçu le soutien d'Alain Juppé. Le maire de Bordeaux a indiqué vendredi sur Europe 1 que "tout le travail d'explication, de concertation puis de négociation qui a été mené a été efficace". Le président de l'UMP a également estimé que "cette réforme est un test, celui de la capacité de la société française à accepter le changement nécessaire". En revanche, la décision de la CFDT d'approuver la réforme est beaucoup plus contestée. Selon le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault, ce syndicat "s'est complètement écarté de la plate-forme commune pourtant portée par 2 millions de manifestants le 13 mai". En son sein même, la confédération semble très secouée. Dès jeudi soir, le secrétaire général de la CFDT Transports, Claude Debons, a fait part de son désaccord avec la position de François Chérèque. "L'écart entre nos objectifs et les mesures de la loi Fillon est si important que quelques concessions ne sauraient suffire à emporter le soutien de la CFDT", a-t-il précisé. Dans la matinée, la fédération SGEN-CFDT de l'Education nationale en Basse-Normandie a appelé à "poursuivre la lutte" tandis que, plus radicale, la fédération CFDT des Hautes-Pyrénées exigeait le départ de François Chérèque.Sur le terrain, le mouvement initié le 13 mai dernier connaît ses derniers soubresauts. Si les conducteurs de bus de Nancy ont décidé de poursuivre leurs arrêts de travail, la RATP annonce que le trafic n'était plus perturbé dans l'après-midi de vendredi que sur quatre lignes de métro (les lignes 2, 8, 9 et 12). Ce répit pourrait cependant être court. Lundi, la CGT, FO, la FSU et l'UNSA, fortement opposés à la réforme, appellent à une "journée d'action" dans la fonction publique. De son côté, la CFTC, dont le secrétaire national Jacques Voisin a rencontré dans la journée François Fillon, a décidé de réunir lundi un conseil confédéral extraordinaire afin de déterminer sa position sur la manifestation nationale du 25 mai.
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