On en parle pour dire, comme à la une du Wall Street Journal de lundi, que l'activité pourrait bien être menacée d'une nouvelle récession. Alors que l'économie a eu du mal à sortir de l'ornière depuis mars 2001, il semble en effet qu'au dernier trimestre 2002 elle soit retombée une nouvelle fois au fond du trou. La croissance n'aurait été que de 0,5% en rythme annualisé, alors que les précédentes mesures donnaient une augmentation de 1,1%, ce qui n'était déjà pas fameux. Bien sûr, ces données évoquent le passé. Mais le présent ne semble pas très reluisant non plus. L'économie américaine ne crée toujours pas d'emplois: au contraire, elle continue à en détruire. Les consommateurs retiennent leur souffle, la production industrielle est en berne, l'inflation est loin de menacer, signe que vraiment, il n'y a pas grande demande, et enfin, Wall Street reste grippé... Pas étonnant, dans ces conditions, que les juges des faillites commencent à se plaindre d'être noyés sous les dépôts de bilan ! Pas étonnant non plus que les entreprises coupent à grand coups de ciseaux dans les voyages professionnels, comme l'annonce la page "Argent" du quotidien populaire USA Today.Le reste n'est pas plus brillant : les entreprises, dit-on, ont tellement rogné sur les investissements, notamment en technologie, qu'elles pourraient voir leur productivité souffrir à terme, quand l'économie repartira. Bien pis, enfin: on apprend que de grandes entreprises comme McDonald, Coca Cola et Nike ont décidé de bouder le super championnat de football américain, le superbowl, qui se déroule dans quelques jours. Il faut dire que le ticket d'entrée n'est pas donné : 2,2 millions de dollars pour 30 secondes de publicité pendant le match.Mais de là à se détourner du superbowl... Parmi les indices qui démontrent la morosité ambiante, celui-là ne trompe pas!

latribune.fr

20 Oct 2008, 0:24

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