La Fed réduit son taux de base de 0,25 point

Comme prévu, la Réserve Fédérale américaine a baissé son taux directeur de 25 points de base. Le taux des fonds fédéraux est donc désormais fixé à 1%. S'il s'agit de la première baisse des taux de la Fed en 2003, c'est la treizième fois depuis que la politique de baisse des taux s'est engagée en janvier 2001 que la Fed revoit à la baisse le loyer de l'argent. En deux ans et demi, le taux de base est ainsi passé de 6,5% à 1%. Cette baisse des taux était devenue inévitable. Le 6 mai dernier, la Fed avait maintenu les taux inchangés, mais avait pris un biais négatif, craignant notamment le passage en déflation de l'économie américaine. En fait, de l'avis de nombreux économistes, ce risque reste modéré. Et il est vrai que les prix à la consommation et les prix à la production se sont stabilisés en mai, laissant la croissance des prix en rythme annuel à des niveaux satisfaisants. D'autant que si certains secteurs industriels frôlent, il est vrai, la déflation, les services, eux, montrent encore une vigoureuse hausse des prix (plus de 2,5%). Bref, comme le résume l'ancien président de la Fed Paul Volcker, "il n'existe pas de perspective de vraie déflation comparable à celle des années 1930". Une opinion qui n'est pas celle de la Fed. La banque, dans son communiqué, estime qu'une "baisse substantielle de l'inflation" est plus probable dans un "futur prévisible" qu'une remontée des prix.De plus, l'activité américaine reste faible et fragile. Les chiffres des commandes de biens durables publiés ce mercredi l'ont prouvé (lire ci-contre). Du coup, la Fed entend soutenir encore l'activité et éviter qu'un nouveau décrochage de la demande ne provoque une accélération de la baisse des prix et une plongée dans la déflation. Alan Greenspan avait donc deux bonnes raisons de baisser les taux ce soir. Dans son communiqué, la Fed a d'ailleurs affirmé qu'une "politique monétaire accomodante et une croissance encore robuste de la productivité devraient fournir un soutien important à l'activité". La Réserve fédérale se veut d'ailleurs optimiste en insistant sur "les conditions financières en voie d'amélioration", "le raffermissement des dépenses" et la "stabilisation de l'emploi". Reste qu'on ne manquera pas de s'interroger sur l'efficacité de l'arsenal de la Fed. La baisse des taux a sans doute évité une récession profonde de l'économie américaine, mais elle n'a pas empêché le ralentissement. Et, à présent, avec des taux qui sont déjà très bas, l'impact d'une nouvelle baisse peut apparaître comme excessivement limité. C'est également la raison qui a poussé la Fed a ne baisser son taux de base que de 0,25 point et non de 0,50 comme certains le suggéraient. Alan Greenspan entend garder quelques cartouches, mais ce pourrait bien être les dernières.
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