Faible mobilisation pour la journée d'action sur les retraites

C'est une faible mobilisation qui a marqué cette journée d'action, la dernière avant la période des vacances estivales. Confirmant la tendance observée la semaine dernière, l'ampleur des mouvements de grèves a fortement diminué par rapport au pic du mois de mai.Dans les transports, les perturbations ont ainsi été extrêmement faibles. A la SNCF, l'appel à la grève lancé par la CGT, la CFDT et FO n'était suivi en fin de matinée que par 7,8% du personnel, contre 28,2% le 10 juin. De ce fait, le trafic était "quasi normal" en fin de matinée, selon la direction de la SNCF. Situation plus calme encore à la RATP, où la grève, appelée par la seule CGT, n'entraînait aucune perturbation, le trafic étant "revenu à la normale" dès 08h00 jeudi matin, selon la direction de la Régie. En province, les transports urbains de certaines villes ont été perturbés, comme à Clermont-Ferrand avec 30 à 40% de circulation des bus seulement. Les réseaux de Maubeuge, Reims, Angoulême, Tours, Bordeaux, Dijon, Lyon, Montpellier et Pau étaient également affectés.Conformément aux attentes, le trafic aérien est demeuré normal, en dépit de l'appel à la grève chez Air France lancé par sept syndicats. A la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), la CGT, FO et l'Unsa avaient appelé à la grève. Chez France Télécom, la direction faisait état à la mi-journée de 7% de grévistes à la maison-mère, contre 17,3% le 10 juin. A l'Education nationale, enfin, fer de lance du mouvement ces dernières semaines, la fièvre est bien retombée. Période des examens et approche des vacances aidant, l'enseignement public, qui en est à son douzième jour de mobilisation, n'a connu qu'un taux de grévistes compris entre 4,12% et 11,97% selon les catégories. Des chiffres proches de ceux de la semaine dernière, alors qu'au mois de mai, les taux de grévistes s'établissaient entre 30 et 40%, voire plus. Alors que le texte de loi de réforme des retraites poursuit son passage à l'Assemblée nationale, tout se passe comme si les syndicats - et leurs troupes - avaient pris leur parti du vote de la loi. Même si la discussion du texte est extrêmement lente et laborieuse, il ne fait aucun doute que le texte sera adopté dans les semaines qui viennent. La période du début de l'été qui s'ouvre maintenant n'étant en outre pas propice à la mobilisation, les opposants au projet doivent désormais tabler sur une reprise de leur combat à la rentrée de septembre.C'est ce qu'a laissé entendre jeudi matin Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, qui, sur France 2, a affirmé: "nous sommes parvenus, dans un pays faiblement syndiqué, à avoir une grande mobilisation sociale pour porter des exigences. C'est ce qui me fait dire que ces exigences ne vont pas s'éteindre avec l'été". Plus précisément, son collègue Jean-Christophe Le Duigou, secrétaire confédéral CGT chargé des retraites, a déclaré "donner rendez-vous au gouvernement sur les autres dossiers sociaux dès les premières semaines de septembre".Car la rentrée devrait être marquée par le lancement d'une autre réforme de fond: celle de la Sécurité sociale. Indispensable pour maîtriser l'explosion des dépenses et du déficit de celle-ci, ce chantier s'annonce encore plus explosif, s'il est possible, que celui des retraites. D'où l'éventualité d'un regain de mobilisation , sur lequel comptent les syndicats hostiles aux réformes du gouvernement. Ce dernier est évidemment conscient du danger: dans une interview accordée au Monde daté de vendredi, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin affirme que les choses se feront de façon graduelle. "Je fais le choix de l'apaisement social", déclare-t-il, "je n'envisage pas d'initiative brutale, car je veux être très attentif à la cohésion sociale du pays". Jean-Pierre Raffarin laisse ainsi entendre qu'il faudra "une bonne année" pour mettre en place une nouvelle politique de l'assurance maladie.
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