Sans aller trop vite en besogne, il est permis de constater que deux indices plaident en ce sens. Un, il semble désormais acquis que la CGT paraphera l'accord sur la formation professionnelle récemment négocié par les partenaires sociaux. Deux, François Fillon reçoit à partir de demain les syndicats pour remettre à plat les règles de la négociation collective et poser le principe de l'accord majoritaire - ses propositions, dévoilées dans le détail par La Tribune, vendredi dernier, paraissent avoir dans leurs grandes lignes l'agrément des grandes confédérations.La réforme des retraites gérée par le ministre des Affaires Sociales fut plus spectaculaire ; celle de la Sécu, dont hérite son collègue Jean-François Mattei, sera assurément plus difficile. Mais la redéfinition des conditions dans lesquelles s'élaborent des accords au sein d'une entreprise, d'une branche, ou au niveau interprofessionnel est au moins aussi importante pour l'économie française.Toutes les parties prenantes au dialogue social ont intérêt à ce que les accords conclus entre elles soient les plus représentatifs possibles. L'accord - minoritaire - sur les retraites constitue un exemple éclairant. CFDT et CFE-CGC sont les seules organisations à avoir donné leur feu vert alors qu'elles ne "représentent" que 32% des salariés. Cette notion de représentativité elle-même est tronquée : voter pour un syndicat n'a pas la même signification qu'en être membre et seuls 10% environ des salariés Français sont syndiqués.Il est donc plus que temps d'enclencher un cercle vertueux. Faire en sorte qu'une majorité - de syndicats au moins, de salariés au mieux - entérine un accord pour qu'il soit valide ne peut qu'en renforcer la légitimité. Et peut-être aussi inspirer un nombre croissant de salariés à revenir vers des organisations professionnelles dont ils n'ont cessé de s'éloigner depuis la seconde guerre mondiale.

latribune.fr

20 Oct 2008, 0:22

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