L'Irak, sa dette, son pétrole, ses donateurs...et leurs non-dits

Alors qu'en Irak les attentats se multiplient et que les soldats américains continuent de tomber - à cet égard, le bourbier irakien fait parfois penser à celui de Somalie, sinistrement immortalisé par le film de Ridley Scott, "la chute du faucon noir" -, les donateurs ont sorti leur chéquier. Chacun dans leur style. Nain sur le plan international, le Japon continue, comme après la guerre du Golfe, à financer largement ce type d'intervention sous l'égide de Washington. Les voisins et ennemis d'hier de l'Irak, trop contents de la chute de Saddam, ont eux aussi ouvert leurs bourses. Sans toutefois totalement renoncer à pomper les réserves financières du pays exsangue au nom des compensations de la première guerre du Golfe. Les industriels russes du pétrole se sont dits eux aussi disposés à dispenser leurs fonds...pour peu que Bagdad leur ouvre les portes d'un secteur pétrolier à reconstruire. On imagine de quelle façon les Etats-Unis considèrent ce type de revendication. Côté européen, les opposants à la guerre rechignent à ouvrir leur porte-monnaie - particulièrement la France dont la posture idéologique confine à la caricature - tant que l'administration de l'Irak ne passe pas sous le contrôle des Nations Unies. Alors que les fidèles soutiens des Américains dans l'aventure telle l'Espagne font assaut de générosité.Même l'argent du pétrole a une drôle d'odeur en Irak où certaines organisations non gouvernementales (ONG) se demandent où sont passés quatre milliards de dollars issus de l'or noir depuis la "libération" de Bagdad.Et pendant ce temps, de l'Irak aux Etats-Unis, l'homme de la rue s'interroge. L'irakien se demande pourquoi l'eau, l'électricité voire la nourriture font toujours défaut dans le pays malgré la pax americana. Et outre-Atlantique, le débat fait rage sur la finalité de l'enveloppe supplémentaire de 87 milliards de dollars discutée au Congrès et destinée à l'Irak afin d'y construire des écoles et des hôpitaux...quand ceux de certains quartiers américains tombent en décrépitude.
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