Hong Kong échappe au SRAS

Le cauchemar s'achève pour Hong Kong: le territoire a été officiellement reconnu ce matin comme étant débarrassé de la pneumonie atypique (SRAS). Après des mois d'angoisse, alimentée par de nombreux morts et des craintes de crise économique majeure, la décision de l'Organisation Mondiale de la Santé devrait ôter un sérieux poids aux habitants du territoire. L'OMS a donc retiré Hong Kong de la liste des pays et territoires contaminés par le Syndrome respiratoire aigu sévère, selon la dernière mise à jour des recommandations de voyages publiée sur le site Internet de l'organisation internationale. Cette décision s'explique, selon l'OMS, par le fait que "vingt jours, ce qui représente le double de la période d'incubation maximale, se sont écoulés depuis que le dernier cas a été isolé le 2 juin" à Hong Kong. Cette décision met donc un terme à la situation de crise aiguë qui prévalait dans l'ex-colonie britannique depuis le déclenchement de l'épidémie de Sras. La pneumopathie atypique y a fait des ravages: 296 morts pour un total de 1.755 cas en trois mois. Hong Kong a été le territoire le plus touché par le virus, juste après la Chine continentale. Les autorités de Hong Kong, qui ont multiplié ces derniers mois les mesures radicales de quarantaine, se gardent aujourd'hui de tout triomphalisme. Le chef de l'exécutif du territoire, Tung Chee-Hwa, a ainsi mis en garde ce matin contre les risques d'un retour de la maladie ou d'une nouvelle épidémie. "Cela peut revenir. Nous devons véritablement progresser et tirer les leçons de cette expérience", a-t-il déclaré lors d'une visite à l'ensemble résidentiel Amoy Gardens. C'est dans ce quartier de Kowloon que 329 personnes ont été contaminées par un système d'évacuation des eaux usées défectueux et que 42 habitants sont morts. Après cette décision concernant Hong Kong, trois pays figurent encore sur la liste de l'OMS: le Canada (pour la région de Toronto), la Chine (pour la région de Pékin) et Taiwan. Des contrôles doivent encore être effectués au départ des voyageurs quittant Toronto, Pékin et Taiwan, tandis que l'OMS maintient sa recommandation aux voyageurs à ne pas se rendre à Pékin sauf raison essentielle. Apparue en novembre dernier dans le sud de la Chine, la maladie a infecté plus de 8.400 personnes dans plus de trente pays, faisant plus de 800 morts. Si le plus dur de la crise est passé pour Hong Kong, les conséquences économiques devront encore être absorbées. Car le choc a été sévère. En mars et avril, au plus fort de l'épidémie, l'économie du territoire s'est quasiment arrêtée. Les ventes au détail sont tombées en flèche, des chutes de 50% ayant été couramment observées. Le tourisme a également été frappé, avec des annulations par milliers et une chute de 80% au mois de mars... Cela dit, les habitants se sont assez vite adaptés et les ventes ont rapidement rebondi.Il n'en demeure pas moins que l'impact sur l'ensemble de l'année 2003 devrait être sévère. L'objectif officiel d'une croissance de 3% a été abandonné, le gouvernement prévoyant désormais 1,5% et les économistes privés tablant sur un taux compris entre 0,9 et 2,1%. Simultanément, le chômage a atteint un taux record de 8,3%. Hong Kong va désormais lancer de vastes mesures pour restaurer son image, profondément affectée par le spectacle d'une population terrorisée n'osant pas sortir de chez elle sans s'abriter derrière des masques chirurgicaux.Les responsables du tourisme ont préparé une importante campagne destinée à faire revenir les visiteurs. Ils prévoient une promotion internationale et un repositionnement de l'image de Hong Kong tablant sur son caractère cosmopolite et multiculturel.
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