Les Etats-Unis détruisent des emplois pour le troisième mois d'affilée

Comme attendu, l'économie américaine a détruit des emplois en avril, pour le troisième mois d'affilée. Ce sont ainsi 48.000 emplois qui ont été perdus le mois dernier aux Etats-Unis. Si l'on ajoute à ce chiffre les 357.000 destructions d'emplois de février et les 124.000 du mois de mars (initialement 108.000, mais révisées à la hausse), force est donc de constater que plus d'un demi-million d'emplois ont disparu depuis janvier, mois qui avait été synonyme de rebond pour l'emploi américain.Comme les mois précédents, c'est le secteur manufacturier qui a payé l'un des plus lourds tributs avec 95.000 emplois perdus, soit deux fois plus qu'en mars. De surcroît, le nombre d'heures hebdomadaires travaillées est passé de 40,8 à 40,5. "Cela suggère que le secteur industriel est retombé dans la récession", souligne Evariste Lefeuvre chez CDC-Ixis Capital Markets. Enfin, traduisant bien évidemment la crise que traverse actuellement le secteur aérien, 19.000 emplois ont été détruits dans les transports.Aussi spectaculaires et inquiétants qu'ils soient, ces chiffres n'en étaient pas moins attendus. Les économistes avaient même envisagé un scénario pire. Selon le consensus Reuters, 53.000 destructions d'emplois avaient été pronostiquées. Certains pourront donc voir dans cette situation de l'emploi au mois d'avril un moindre mal. Le département américain du Travail insiste pour sa part sur la légère amélioration qu'elle perçoit dans les chiffres du mois écoulé. Si elle relève bien la nouvelle dégradation, Kathleen Utgoff, commissaire du bureau des statistiques, note qu'elle s'est opérée "à un rythme plus modéré".L'état du marché du travail américain reste néanmoins préoccupant et ce n'est pas le taux de chômage - calculé d'après une étude auprès des ménages et non des entreprises - qui prouvera le contraire. Car à l'inverse du solde des emplois, et aussi contradictoire que cela puisse paraître, cette statistique s'est nettement aggravée, bien au-delà des pronostics. Si les économistes avaient bien envisagé une dégradation du taux de chômage, il n'avaient effectivement pas imaginé qu'il puisse atteindre 6%, contre 5,8% en mars. Pourtant, cela a bel et bien été le cas: le taux de chômage est revenu à ses niveaux de la fin 2002. Néanmoins, selon Evariste Lefeuvre, le phénomène est principalement attribuable à un effet mécanique, les effectifs disponibles sur le marché du travail ayant augmenté de 0,5%.Les chiffres de mars n'avaient pas provoqué de remous sur les marchés - trop focalisés sur la guerre en Irak. Ceux de ce vendredi n'ont guère été plus pénalisants. New York a même nettement grimpé après leur publication. Globalement, ces statistiques n'ont fait que confirmer les inquiétudes des observateurs sur la santé de l'économie américaine. Tous auront donc maintenant les yeux tournés vers la Fed, qui réunit son comité de politique monétaire le 6 mai prochain. A cette occasion, l'adoption d'un "biais négatif serait la meilleure solution", conclut Evariste Lefeuvre
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